Comme chaque année et comme chaque 14 janvier, jeunes et moins jeunes se sont mobilisés à l’avenue Habib Bourguiba pour défiler avec banderoles et drapeaux, tout le long des artères de l’avenue.
Cinq ans après la révolution, rien n’a changé, les slogans scandés sont toujours les mêmes, à savoir : emploi, liberté et dignité nationale.
Il est 10 heures, ils sont nombreux, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes à vouloir commémorer ce jour, qui a conduit à la fuite de l’ancien président déchu Ben Ali. D’autres se sont rassemblés devant le théâtre municipal, pour crier haut et fort que les revendications sont loin d’être réalisées, l’emploi reste l’un des facteurs clés de cette révolution inachevée.
Il s’appelle Wadii, un des jeunes parmi d’autres présents le 14 janvier 2011, il a 27 ans et il nous confie : « Nous avons réalisé une révolution pour voir une Tunisie meilleure, les jeunes étaient portés par l’espoir en cela. En tant que “Ouled Tounés” ( les fils de la Tunisie), nous constatons malheureusement que rien n’a changé, si ce n’est que la situation a empiré. Nous nous trouvons face à un phénomène qui est le terrorisme, qui est nouveau pour nous. Il faut ajouter à cela que la classe politique ne s’intéresse pas aux problèmes des citoyens. Elle est plus préoccupée par les postes qu’elle occupe ».
Il ajoute : « Donner de l’espoir aux jeunes , développer chez eux la culture de la vie et non de la mort. Pourquoi n’a-t-on pas d’émissions culturelles qui font participer plus de jeunes , au lieu des débats politiques qui ne résolvent aucun des problèmes des Tunisiens. Notre combat à tous est de servir notre pays, voilà ce qui devrait être fait ».
Présent lui aussi à l’avenue, Zied Lakhdhar, député du Front Populaire, déclare : « C’est un moment historique, vous savez sans le 14 janvier 2011, nous ne serions pas là aujourd’hui. Nous avons une possibilité de tracer notre chemin vers la voie de la démocratie. Et c’est toujours possible, car nous avons cette chance, il faut juste de la patience pour qu’on arrive à réussir le processus de transition démocratique ».
Cette année, les slogans et les revendications sont les mêmes, continuer à lutter pour avoir, notamment, un meilleur pouvoir d’achat, alors qu’il ne cesse de dégringoler, affirme une bonne majorité des Tunisiens.