Le dernier congrès du parti Nidaa Tounes a ouvert la voie des démissions de ses députés du bloc parlementaire à l’Assemblée des représentants du peuple et des membres du bureau exécutif. Cela fait presque une semaine que les démissions en cascade se font à un rythme plus accéléré que prévu. Au départ, ils étaient 22 députés à présenter officiellement leurs démissions. Maintenant le nombre s’élève à plus de vingt-deux.
A quoi il faut ajouter le gel de l’adhésion à Nidaa Tounes de certains ministres dont Saïd Aïdi, ministre de la Santé, ainsi que le ministre des Affaires Sociales, Mahmoud Ben Romdhane qui a choisi de démissionner de la commission socio-économique de Nidaa et du Parti, en ce vendredi 15 janvier, au lendemain de la commémoration du 14 janvier, indiquent certains médias.
Ils sont nombreux à avoir gelé leur adhésion au parti. Tel est le cas de l’ancienne porte-parole du Bloc parlementaire de Nidaa Tounes qui a affirmé qu’il s’agit d’une véritable grosse crise à laquelle le parti fait face, en poursuivant: « Ce qui nous amène à décider aujourd’hui quelle direction prendre et quel est notre avenir. Mais c’est aussi la raison pour laquelle nous voulons que le consensus soit l’enjeu majeur de la reconstruction de Nidaa Tounes, fondé sur des bases solides, et sur une ligne politique claire, pour aller de l’avant. Pour moi, le changement se fait de l’intérieur et non de l’extérieur. Quand j’ai été élue députée sur la région de Tunis 2, les objectifs étaient les mêmes, à savoir rester en accord avec ses principes et à ce qu’on croit, et être fidèle à Nidaa Tounes, et à nos militants ».
Elle ajoute: « Quant à la construction et le futur de Nidaa Tounes, ils ne peuvent se concevoir qu’à travers cette différence. Nous sommes un parti du centre. Il faut rester au centre. Les extrêmes nous amènent toujours à nous écarter du centre. Il est évident que c’est un long travail sur soi, d’avoir cette attitude ouverte. Quand on observe le résultat du congrès consensuel, c’ est une honte, si ce n’est un passage en force. J’ajouterais que la bataille continue de l’intérieur. D’ailleurs, nous sommes nombreux à exprimer notre mécontentement et notre refus de cette démarche qui s’est complètement écartée de la feuille de route. La preuve, Mahmoud Ben Romdhane a démissionné des structures du parti et qu’il est redevenu un militant parmi les militants, ainsi que d’autres. Mais c’est aussi une façon pour eux d’exprimer leur mécontentement de ce qui se passe ».
En dehors du gel de l’adhésion, la question sur le nombre des députés du Bloc parlementaire réduit fait l’objet d’une polémique. Pour Mme Chettaoui, elle a précisé que sur le plan du règlement intérieur de l’ARP, le mouvement Ennahdha n’est pas le premier bloc majoritaire, “même si le nombre est réduit, pour cette année parlementaire nous restons en position numéro un. Rien ne va changer”, déclare-t-elle.
En revanche, elle a indiqué: « Il est clair n’ayant pas le nombre de députés qu’on avait au début, cela pose un problème de fragilité concernant le gouvernement, mais aussi à notre programme économique et social. Cependant, même si Ennahdha soutient le gouvernement ou le parti, il ne faut pas non plus oublier que nous sommes des concurrents. Cela dit, le paysage politique est en déséquilibre. Ce qui n’est pas, malheureusement, en faveur de Nidaa Tounes. Il est dommage qu’avec cette crise, le processus de transition démocratique soit en train d’être ralenti ».
Face à cette difficulté, la députée est convaincue que Nidaa Tounes sortira gagnant, en concluant, avec une lueur d’espoir: « Je suis convaincue que Nidaa s’en sortira. La construction de Nidaa tounes, c’est comme un accouchement avec des complications. Et nous ferons de notre mieux pour mettre fin à cette situation et nous mettre à l’écoute des attentes des Tunisiens qui rêvent d’une Tunisie meilleure. C’est là où se trouve notre responsabilité à ce niveau ».