Fermer la Société industrielle d’acide phosphorique ( SIAP ) c’est détruire une richesse économique et une fierté pour la ville de Sfax et pour la Tunisie, déclare Hédi Saïdi, directeur de production à l’usine SIAP de Mdhilla, lors de sa présence à l’émission Ness Nesma. « Est-ce cela le développement et l’esprit de la révolution ? » s’interroge-t-il.
Il a indiqué que l’activité actuelle de la SIAP contient un certain degré de pollution et que le Groupe chimique s’est engagé à lutter contre la pollution depuis la décision de la fermeture de la SIAP en 2008. « Nous sommes les premiers à revendiquer la lutte contre la pollution et le droit à un environnement propre ». D’après la même source, les achats directs faits par la SIAP à Sfax se chiffrent à 70 MD annuellement.
Le Groupe chimique a investit 640MD pour la construction d’une nouvelle usine à Mdhilla qui prendra en considération les normes environnementales. La nouvelle usine à Mdhilla n’est pas encore prête « à cause des événements de l’après-14 janvier », regrette-t-il. Le 10 avril dernier, une réunion s’est tenue entre les représentants du ministère des Affaires sociales, les représentants de l’Union tunisienne générale du travail (UGTT) et les représentants du Groupe chimique. Suite à cette réunion, un accord stipulant le changement des activités de l’usine vers des activités qui ne touchent pas à l’environnement a été conclu ».
Il est à noter que la société civile s’est mobilisée à Sfax pour demander l’application de la décision de fermeture de la SIAP qui date de 2008. Le 14 janvier 2016, une manifestation pacifique s’est déroulée sous le signe de « la volonté de vivre » pour rappeler cette revendication qui date de plusieurs années.
La SIAP couvre une superficie de 120 hectares, mais elle utilise un littoral de 18 kilomètres, soit une superficie de plus de 5000 hectares. Les trois cités limitrophes de la SIAP comptent quelque 250 mille habitants.