Exclusion sociale, chômage, désillusion : les protestations se multiplient. Que ce soit à Kasserine ou dans d’autres villes, les jeunes se sentent abandonnés. Telles sont les questions abordées aujourd’hui 22 janvier par le Chef du gouvernement, Habib Essid, invité sur le plateau de France 24. Il a brossé un état des lieux de ce que vit le pays, en particulier à Kasserine.
Le Chef du gouvernement Habib Essid a déclaré : « Cinq ans après la révolution, les choses sont complètement différentes. La Tunisie a beaucoup changé, elle est passée d’une dictature à une jeune démocratie. Nous considérons que ce qui a été fait sur le plan du changement politique est à la fois important et très profond. Après la nomination du gouvernement, le 6 février, on était conscient de la difficulté de cette mission, notamment la grave crise sociale, comme le chômage ».
Il poursuit : « Nous avions de grands défis à relever sur le plan sécuritaire et économique. Or le gouvernement a mis en place, dans une note d’orientation de 2016 à 2020, des solutions aussi bien pour les jeunes que pour les moins jeunes ainsi que pour tous les problèmes qui se posent. Ce qui s’est passé à Kasserine, c’est le fait d’un mécontentement qui n’est pas dû à des problèmes de liberté. Il est clair qu’on n’a pas une baguette magique pour donner de l’emploi à tout le monde en même temps. Certes, il y a des priorités que nous sommes en train de mettre en place. Vous savez, qui dit emploi, dit investissements et beaucoup d’efforts ».
« Cela dit, nous avons évalué sur place la situation de ces zones qui ont été marginalisées. Nous avons reçu un héritage que nous essayons de gérer. Or le défi sécuritaire est très important pour ce gouvernement », ajoute-t-il.
Il conclut : « La paix sociale est quelque chose de très important, nous sommes très fiers de cette jeune démocratie. Par ailleurs, cette réussite politique doit être suivie d’une autre sur le plan économique et social. C’est vrai, nous sommes face à une situation difficile, dont le défi est important. Cependant, nous avons une volonté de fer pour que l’exemple de la Tunisie soit un succès ».
Un plan de soutien sera accordé à la Tunisie, c’est ce qu’a affirmé l’Elysée, après la rencontre entre le Chef du gouvernement Habib Essid et le Président français, François Hollande. Ce plan prévoit qu’un milliard d’euros seront mis à disposition de la Tunisie sur cinq ans.
Toujours selon le site, » un des axes majeurs de ce plan vise à aider les régions défavorisées et la jeunesse, en mettant l’accent sur l’emploi. La conversion de 60 millions d’euros de dettes afin de permettre la construction d’un hôpital dans la région de Gafsa est une première illustration concrète de ce plan ».