Une étude élaborée par l’organisation Oxfam International, portant sur la répartition des richesses dans le monde, intitulée « Une économie au service des 1 %», a fait ressortir que le patrimoine de la moitié de la population mondiale la plus pauvre s’est réduit de 1000 milliards de dollars depuis l’année 2010, soit une baisse de 41 % qui s’est produite au moment où la population mondiale a augmenté de 400 millions de personnes.
Le patrimoine des 62 personnes ultra-riches dans le monde a, quant à lui, enregistré une hausse de plus de 500 milliards de dollars, soit 44% depuis 2010, pour s’élever à 1 760 milliards au total.
Parmi ces grandes fortunes s’affichent seulement neuf femmes contre 53 hommes, dont 31 personnes originaires des Etats-Unis, 17 d’Europe et les autres de pays comme la Chine, le Brésil, le Mexique, le Japon et l’Arabie saoudite.
Dans ce sens, il a été constaté que l’écart entre la frange la plus riche et le reste de la population mondiale s’est creusé de façon spectaculaire au cours de l’année 2015. Cet accroissement est dû essentiellement aux paradis fiscaux et à la faible rémunération du travail par rapport au capital.
Par conséquent, Oxfam a dévoilé que les 62 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié de la population mondiale et elle a prédit que 1 % de la population posséderait plus que le reste du monde en 2016.
Pour faire face à cette inégalité extrême, l’organisation a appelé à mettre fin à l’ère des paradis fiscaux, lesquels alimentent les inégalités économiques et empêchent des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté. Les multinationales et les grandes fortunes ne suivent pas les mêmes règles que l’ensemble de la population, refusant de payer les impôts dont la société a besoin pour fonctionner. Cette pratique prive, selon l’étude, les Etats de précieuses ressources nécessaires pour lutter contre l’extrême pauvreté et les inégalités d’ici à 2030.
Selon la même source, de par les paradis fiscaux, la montée des inégalités s’explique également par la réduction de la part du revenu national revenant aux travailleuses et travailleurs dans les pays développés et la plupart des pays en développement, et le fossé grandissant entre les hauts et les bas salaires. Sachant que les femmes représentent la majorité des bas salaires à travers le monde.
Oxfam a appelé, à cet égard, les gouvernements à s’engager à investir dans la santé, les écoles et les autres services publics essentiels qui font une si grande différence dans la vie des plus démunis, et à garantir que le travail rémunère équitablement les travailleuses et travailleurs à tous les échelons, ce qui implique notamment de faire évoluer le salaire minimum vers un salaire décent et de réduire l’écart salarial entre les femmes et les hommes.