Les agriculteurs tunisiens seront-ils en capacité de résister à la concurrence face à leurs homologues européens, prévue dans le cadre des négociations en cours sur l’ALECA ?
Sur cette problématique s’exprime Abdelaziz Mougou, universitaire spécialisé en agronomie et ancien SE à l’Agriculture, et ce, lors d’une interview accordée à l’Economiste Maghrébin (Spécial janvier 2015). Abdelaziz Mougou place la réorganisation du secteur de l’agriculture parmi les priorités les plus pressantes du moment.
Une chose est sûre pour Abdelaziz Mougou : l’agriculture tunisienne doit se moderniser et utiliser de plus en plus la recherche scientifique. « Aujourd’hui, nos productions scientifiques, et elles sont nombreuses, ne sont pas valorisées par la pratique. C’est le moment où jamais de le faire », dit-il.
Et d’ajouter que cette ouverture du marché va nous pousser à revoir nos manières d’agir, à ajuster nos stratégies à un environnement qui change et à perfectionner nos démarches. « Nous avons montré que nous étions capables de le faire dans d’autres secteurs, il n’y a pas de raison pour que nous ne puissions en faire autant pour l’agriculture », a-t-il recommandé.
Valoriser la recherche scientifique, réorganiser le secteur, se conformer aux exigences de la qualité requise à l’échelle internationale, produire à contre-saison, valoriser nos labels et nos produits de terroir, repenser nos stratégies de commercialisation et de marketing,… seraient, selon Abdelaziz Mougou, les principales mesures à entreprendre pour profiter de cette ouverture autant que nos partenaires européens.
Toutefois, des difficultés peuvent se présenter, en liaison surtout avec les écarts en termes de coûts de production et de conditions climatiques, entre nos concurrents européens et nous, mais nous serons en mesure d’y faire face en misant sur ce qu’on a de plus spécifique en termes de produits.