Il aura fallu moins d’une semaine après la composition d’un gouvernement d’union nationale en Libye, pour qu’il soit rejeté par le Parlement de Tobrouk, dans la soirée du lundi 25 janvier.
En effet, 104 députés contre 89 ont refusé d’accorder leur vote de confiance à la nouvelle composition du gouvernement, demandant d’en réduire le nombre de ministres qui s’élève à 32, dont une femme. Il est à rappeler que le gouvernement d’union nationale est installé à Tunis avec à sa tête Fayez El Sarraj, sur proposition des Nations unies.
La situation est préoccupante en Libye depuis l’attentat-suicide à Zliten, à 170 km à l’est de Tripoli, et le vide politique se ressent de plus en plus.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue la cible d’attaques terroristes, d’assassinats d’hommes politiques, mais aussi un terrain propice à l’implantation de l’organisation terroriste Daech. La situation politique et sécuritaire se complique chaque jour davantage. Avec deux gouvernements rivaux, le pays est de fait divisé en deux camps. L’un comprend le gouvernement de Tobrouk et le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale et installé à l’est de la Libye.
Le second est formé d’un gouvernement baptisé de « salut national », basé à Tripoli et d’un Parlement qui soutiennent les islamistes. Ce à quoi il faut ajouter désormais le nouveau gouvernement « virtuel » plus connu comme le gouvernement d’union nationale, basé à Tunis, qui est censé avoir l’appui de la communauté internationale, ainsi qu’une assistance sur le plan logistique, technique et stratégique, c’est ce qu’a indiqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
En effet, lors d’un point de presse tenu à Tunis, la chef de la diplomatie européenne a indiqué: « On a décidé ensemble que cette lutte doive être menée principalement par les Libyens et que la meilleure manière de répondre aux attaques de Daech en territoire libyen est l’unité des Libyens en menant ainsi leur propre lutte contre le terrorisme”.
Cela fait un an que l’organisation terroriste Daech gagne du terrain en Libye, en s’attaquant aux sites pétroliers tels que Ras Lanouf, au nord du pays. Il s’agit d’un moment critique par lequel le pays passe et il devra mener la guerre contre le terrorisme et contre Daech.
Il est à rappeler qu’un accord politique a été signé à Skhirate (le 17 décembre au Maroc) entre les représentants des factions antagonistes, avec des échéances bien définies, à savoir la création d’un comité sécuritaire provisoire, mais aussi la formation d’un nouveau gouvernement et la soumission de l’accord au parlement.