Les mesures contre l’exclusion sociale que vivent plusieurs régions du pays et la lutte contre le chômage ont fait l’objet d’une réunion tenue hier tard dans la soirée entre le Chef du gouvernement Habib Essid et les membres de la coalition gouvernementale.
« Nous assumons notre entière responsabilité. Idem pour le gouvernement à propos du dossier du chômage. Par ailleurs, on ne va pas se contenter de proposer des solutions urgentes. Il est temps de prendre d’autres mesures, notamment sur les outils à mettre en place pour arriver à activer la croissance économique qui permettra de lutter efficacement contre le chômage. Cela dit, il n’est pas non plus exclu de faire participer le secteur privé à cette démarche », a indiqué Jamel Tlili, représentant de l’Union patriotique libre ( UPL ), dans une déclaration sur les ondes de Mosaïque fm.
De son côté, Mohamed Fadhel Ben Omrame, président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, a fait savoir que l’Etat seul n’est pas en mesure de résoudre le problème du chômage. « Il faudrait trouver d’autres alternatives, comme encourager les investisseurs et les hommes d’affaires à investir dans les régions. D’où l’intérêt de faire participer le secteur privé », affirme-t-il.
Noureddine El Bhiri, du mouvement Ennahdha, a souligné quant à lui que : « C’est au tour des hommes d’affaires de jouer leur rôle et de donner un coup de pouce à l’Etat, du moment qu’ils ont déjà obtenu des avantages que l’Etat leur a accordés. Je pense qu’avec ce type de démarche, ils ne peuvent pas rêver mieux ».
UTICA et UGTT n’ont pas les mêmes approches
Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail ( UGTT ), a appelé à la tenue d’un dialogue national sur l’emploi dont la priorité serait l’embauche des jeunes diplômés.
Pour le secrétaire général de l’UGTT, le temps est propice à un dialogue national sur l’emploi qui pourrait constituer, selon lui, un signe positif pour les jeunes qui ont protesté « et qui sont en droit de protester », indique-t-il. Et d’ajouter qu’ils ont longtemps patienté.
Il a recommandé, en outre, que le dialogue connaisse la participation de tous les intervenants, société civile, chômeurs et partenaires sociaux.
La même vision n’a pas été partagée par la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui qui a estimé que les jeunes n’attendent pas un dialogue national sur l’emploi, mais attendent des réponses concrètes en matière d’emploi. Dans le même contexte, elle a fait part de la disposition de la centrale patronale à booster les investissements et à lutter contre le chômage, selon une feuille de route déjà préparée.
Même sur la question du chômage, il n’y a pas de consensus entre les centrales syndicale et patronale, bien que ce soit une priorité nationale. Si la centrale patronale a choisi de passer à l’action avec des actions concrètes, tout en se basant sur une feuille de route claire, la centrale syndicale a choisi d’emprunter le chemin du dialogue et du consensus. Par ailleurs, les deux organisations nationales sont toutefois catégoriques et fermes quant à leur refus de cautionner toute protestation qui ne soit pas pacifique.
Il convient de rappeler que ces propos ont été tenus suite à des entrevues séparées avec le Chef du gouvernement qui mène ces derniers jours des concertations avec les partis politiques.
Sommes-nous face à un dialogue national?