« Nous avons lutté contre l’extrémisme islamiste et nous avons réussi, même si l’extrémisme n’est pas l’apanage des islamistes. Il existe aussi une gauche plus extrémiste que son homologue islamiste et nous luttons contre elle également ».
Telle est l’une des déclarations du Président de la République, Béji Caïd Essebsi, au journal arabophone bahreïnien Al-Wassat, en marge de sa visite officielle à Kuwait, lors d’une interview parue aujourd’hui, 29 janvier.
Ammar Amroussia, leader au Front populaire et député à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a répondu aux déclarations du Président de la République qui a affirmé dernièrement que « certains partis politiques sont derrière les récents tumultes pour semer l’anarchie et le pillage dans le pays», lui demandant de citer nommément les partis auxquels il se réfère.
« Le Président de la République continue d’agir dans la même perspective. Ils aurait dû s’en tenir à des déclarations qui intéressent les hommes et les femmes de son pays », indique-t-il. Pour le député du Front populaire, « De telles déclarations rappellent celles de l’ancien président Moncef Marzouki et celles de Ben Ali » et de rappeler : « Quand Moncef Marzouki était président, Béji Caïd critiquait les même pratiques ».
Ammar Amroussia indique que le Front populaire et le Parti des ouvriers sont des partis de gauche qui s’inscrivent dans le cadre de la gauche « qui n’est pas extrémiste et qui prône une redistribution équitable des richesses et des solutions pour les véritables problèmes du pays. Béji Caïd Essebsi dit qu’il lutte contre les islamistes mais aujourd’hui, il travaille main dans la main avec eux », indique-t-il.
« Je défie le Président de la République d’accepter un débat face à face afin qu’il révèle les noms des responsables des récents actes de pillage », ajoute-t-il.
Répondant à notre question sur les dernières mesures prises par le gouvernement, Ammar Amroussia a indiqué qu’elles demeurent insuffisantes et qu’elles auraient pu être prises bien avant les protestations : « Face à ces mesures, la réponse vient à travers la multiplication des grèves et des sit-in dans plusieurs gouvernorats sur le territoire de la République » et de conclure que plus de 60 chômeurs de Gafsa ont entamé une marche à pied pour venir protester devant l’Assemblée des représentants du peuple.