Dans une interview accordée à journal “ El wassat” lors de sa visite officielle à Bahreïn, le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, a fait le point sur la situation actuelle du pays.
“Notre révolution est d’abord intérieure, elle n’était pas destinée à l’exportation”, a confié le Président de la République, en poursuivant: “Nous ne sommes pas responsables de sa propagation aux autres pays, comme ce qui se passe en ce moment”.
Interrogé sur le bilan de ces cinq années après la révolution, le Chef de l’Etat a déclaré: “D’ailleurs cinq ans après, si on dresse un bilan, nous avons pu émerger grâce au dialogue national, qui a donné lieu à des élections libres et transparentes. Nous avons aussi reçu le prix Nobel de la paix, qui est quand même une réalisation pour laquelle les Occidentaux nous ont salués et qui, pour rappel, est un moment historique de l’histoire de la Tunisie”.
Et de poursuivre: “ Mais nous exprimons aussi notre fierté concernant l’adoption de la Constitution tunisienne, qui n’a aucun caractère religieux, hormis son article premier. Il faut dire aussi que la Tunisie continue à avancer sur la bonne voie dans le processus de transition démocratique. Ce petit pays que vous voyez, se débrouille tout seul et prend ses décisions tout seul aussi. Mais notre défi est de taille, il est sécuritaire, économique et socio-économique”.
Abordant la question du terrorisme, il a souligné : “En Tunisie, le terrorisme est nouveau pour nous. Il n’est pas de notre culture. Il ne l’a jamais été. Mais face aux événements tragiques qu’a connus le pays, nous commençons à peine à nous adapter. D’où l’intérêt à ce qu’il y ait une stratégie nationale et internationale pour combattre ce fléau, qui ne connaît pas de frontières puisqu’il est international. Il n’a jamais été le nôtre”.
“La Tunisie veille à ce que la démocratie soit instaurée, bien qu’il s’agisse d’un long processus. D’ailleurs, quand on prend l’exemple des autres pays comme la France ou la Grande-Bretagne, la démocratie s’est ancrée chez ces pays après 200 ans voire même 300 ans.”, a-t-il ajouté.
Et de conclure : “En revanche, nous sommes entrés dans une nouvelle ère démocratique, ou semi-démocratique. Je dirais que la démocratie ne nous est pas tombée du ciel et cela prendra certes du temps pour prendre racine. En conclusion, cela fait tout juste un an qu’un gouvernement a été mis en place, ne nous jugez pas comme vous jugez les autres pays démocratiques. Le pays est encore fragile, mais nous continuons à nous orienter dans ce sens, mais nous ne sommes pas non plus infaillibles ».