Encourager les femmes à se lancer dans la création et la programmation des applications web, tel est le concept de Rails Girls. Qu’en est-il au juste ?
Rails Girls est un événement international lancé en Finlande en 2010. Les initiatrices sont Linda Liukas et Karri Saarinen, qui commençaient à s’intéresser au développement web. Au début, c’était pour le fun et entre amies. Voilà que cette programmation informatique s’est propagée à travers le monde et compte actuellement plus de 220 événements dans cinquante pays.
Expliquer le monde du web et du développement d’applications à des apprentis ou simplement à des curieux, et surtout des curieuses de tous les horizons, qu’elles soient étudiantes, diplômées, sans emploi, ou autres qui veulent créer leur start-up. Chacune d’elles a une bonne raison pour tout apprendre de ce nouveau monde du digital pour se l’approprier. C’est en partie l’initiative lancée par la Banque de l’Habitat et l’Initiative Méditerranéenne pour le Développement (MDI) qui ont coorganisé la première formation Rails Girls en Tunisie. Cette formation, premier pas du développement logiciel, se déroule au siège de la Banque pour un public exclusivement féminin.
La Communauté Rails Girls Tunisia (www.railsgirls.tn) est portée par le MDI en coopération avec l’ambassade de Finlande en Tunisie. Son objectif est de renforcer l’accompagnement ainsi que la formation au profit des femmes de tous horizons, ayant pour thème : « Autonomisation des Femmes ». Il s’agit d’un projet qui a démarré en octobre dernier par une conférence conjointe entre le MDI et la Banque de l’Habitat afin de débattre des défis que rencontrent en général les femmes dans leur quotidien, mais aussi dans leurs activités économiques et entrepreneuriales, dans le but de renforcer le rôle des femmes dans les TIC.
Pour cette première édition à la tunisienne, une trentaine de débutantes auront l’opportunité de pouvoir concrétiser leur projet. Le but de cet événement est de rendre la technologie plus accessible à toute personne qui veut maîtriser un peu plus le monde digital. Une partie de la formation sera assurée en vidéoconférence depuis la Finlande.
“C’est une première en Tunisie, » a confié Ines Nafoussi, étudiante en ingénierie géo-logiciel à l’Insat, 23 ans. Elle poursuit: “ J’espère que cette initiative s’étendra à l’ensemble du territoire tunisien, et ne se limitera pas uniquement au Grand Tunis. Cela dit, ce concept n’est pas seulement lié à un apprentissage de la technologie, mais il vise à prouver aux filles qu’il ne s’agit pas de moyens, mais de volonté de vouloir apprendre. Nous avons commencé à travailler sur des workshops. Le but est de créer une application en un jour et peu importe le domaine d’études ».
Présente lors de cet événement, Tanja Jääskeläinen, Ambassadrice de Finlande, a salué le courage de la femme tunisienne, qui, selon elle, contribue à la construction de l’avenir de la Tunisie, parce qu’elle est avant tout militante, activiste, et elle a tous les atouts pour réussir dans la vie. « Elle est aussi une source d’inspiration parce que c’est une femme qui a beaucoup de talent, qui ne cesse jamais de se prodiguer pour une meilleure Tunisie », a-t-elle ajouté.
Et de poursuivre: “Mais je dois avouer que le rôle de la femme n’est pas facile, car elle doit concilier la vie familiale et la vie professionnelle. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous soutenons la femme tunisienne, parce que par le biais de la femme, la Tunisie peut se développer. Mais je sais que rien n’est facile, il faut continuer à lutter. Il en va de même quand je les compare aux femmes finlandaises, elles ont le même parcours. Pour rappel, après la Seconde Guerre mondiale, la Finlande a perdu beaucoup d’hommes et c’est grâce aux femmes finlandaises que le pays a pu rebondir. »
La championne Habiba Ghribi, soutenue par la Banque de l’Habitat pour les prochains JO, a annoncé lors de cette manifestation que sa botte secrète dans ses succès réside dans une stricte hygiène de vie, ajoutant : “Me battre tous les jours, devoir faire des sacrifices, tel est le secret de la réussite, mais rien n’est gagné d’avance, seul le travail compte. D’ailleurs quand je vois des postes de décision occupés par des femmes, je suis confiante pour l’avenir du pays. Et là, je me dis qu’ elles aussi ont travaillé durement pour arriver là où elles sont en ce moment ».
Elle conclut : “Mon objectif, continuer dans le sport, donner une belle image de la Tunisie et de la femme tunisienne qui est battante et combattante. Cette réussite, je la dois à Dieu et aux gens qui m’ont soutenue depuis le début de ma carrière. Et puis voilà que la BH qui me soutient aussi et pour moi, c’est une banque soucieuse de l’intérêt des Tunisiens, et moi je fais partie de ce peuple”.
Placer la femme au cœur de sa stratégie en contribuant aux avancées dans l’égalité des sexes, la création d’emplois, la réduction substantielle du taux de chômage, et particulièrement celui des jeunes diplômées. Tels sont les challenges pour l’avenir de l’entrepreunariat féminin. A travers cette approche la banque développera son soutien par une série d’événements qui seront organisés dans les régions, en coopération avec le MDI.