La ville de Genève (Suisse) accueille à partir d’aujourd’hui les nouvelles négociations entre le gouvernement syrien et l’opposition qui a réussi, après de longues discussions à Riyad ( Arabie Saoudite), à former une délégation qui est arrivée samedi soir à Genève pour des pourparlers sous l’égide de l’ONU.
Cette arrivée de la délégation, après des hésitations qui ont duré plusieurs jours, a retardé le démarrage des discussions initialement prévues pour le 25 janvier.
La délégation est l’organe représentatif de l’opposition syrienne (Haut Comité des négociations ou HCN) qui a tenu de nombreuses réunions pour former cette délégation unitaire.
L’objectif de ces nouvelles négociations est de mettre un terme à la guerre en Syrie qui a fait des milliers de morts et des millions de réfugiés et qui a frappé durement et durablement l’économie du pays.
Mais à peine arrivée, l’opposition syrienne a menacé de se retirer, estimant qu’il ne peut y avoir de négociations sans, notamment, la levée du siège sur un certain nombre de villes syriennes (entre 1,5 et 2 millions d’habitants sont assiégés dans des villes syriennes) et sans une amélioration de la situation humanitaire sur le terrain.
De son côté, Bachar al-Jaafari, ambassadeur syrien à l’ONU et chef de la délégation gouvernementale, a accusé l’opposition de ne pas être « sérieuse », et a répété que Damas n’accepterait aucune précondition à l’ouverture des discussions, ajoutant que le gouvernement syrien est « prêt à un gouvernement national élargi comme étape » vers un règlement du conflit.
L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déjà tenu vendredi soir une réunion « préparatoire » avec des représentants du gouvernement syrien déjà arrivés à Genève. Les négociations qui se dérouleront d’une manière indirecte (les deux délégations seront dans des pièces distinctes) doivent durer six mois.
La résolution 2254 de l’ONU
La résolution 2254 de l’ONU, adoptée en décembre, fixe un cadre aux négociations et demande l’accès aux populations assiégées et l’arrêt des attaques contre les civils. La résolution ajoute que les négociations doivent se fixer comme objectif la conclusion d’un cessez-le-feu, la mise en place d’une autorité de transition et des élections d’ici mi-2017.
Au vu des divergences fondamentales qui opposent les deux camps dans l’interprétation des termes d’une transition politique, de nombreux observateurs demeurent pessimistes de voir les négociations aboutir au bout de six mois.