Ils sont venus nombreux de plusieurs régions, armés de leurs projets, plans d’affaires, idées pour découvrir ce que peut leur offrir la troisième édition du Salon de l’entrepreneuriat. Cette édition se tient actuellement au siège de l’UTICA, les 3 et 4 février. Reportage…
Plus de 60 exposants et environ 6000 visiteurs ont afflué au salon pendant les deux jours de l’événement. Quelques jeunes habitués de ce genre de rendez-vous affirment qu’ils n’ont jamais vu autant de monde pour un tel événement. Tous les mécanismes d’accompagnement étaient présents à l’occasion (coaches, banques, institutions de micro-finance et incubateurs). Chaque jeune peut y trouver son compte et être convenablement orienté via les experts mis à sa disposition.
Les institutions bancaires et de la micro finance à l’écoute des jeunes…
Quelques institutions bancaires et de micro -finance ont exposé leurs offres aux jeunes entrepreneurs. Point commun entre les offres : incitation à l’entrepreneuriat et étude des dossiers au cas par cas.
Sihem Salhi, conseillère senior au sein du Centre financier aux entrepreneurs de Tunisie (CFE), a affirmé que ce centre œuvre pour l’inclusion financière, ce qui le distingue par rapport aux autres centres de micro-finance en proposant des montants qui varient de 1000 dinars à 20.000 dinars tout en espérant que le ministère des Finance acceptera de le revoir à la hausse. Cependant le critère principal d’éligibilité exige que le projet ait déjà démarré depuis au moins six mois.
Le CFE s’installera à Sousse et à Sfax prochainement après avoir été inauguré à Tunis. « La politique du CFE est d’accorder des crédits à des projets qui existent déjà ou qui sont à un stade embryonnaire et nous finançons même le fonds de roulement, ce qui est nouveau dans le paysage de la micro-finance » précise-t-elle. Répondant à notre question relative à la situation de l’entrepreneuriat en Tunisie, elle estime que nous sommes encore aux prémices même si les jeunes entrepreneurs sont prolifiques, ce qui ne peut qu’inciter à l’optimisme quant à l’avenir de l’entrepreneuriat en Tunisie .
Quant au directeur de l’assistance, de l’identification et du développement à la BFPME (Banque de financement des PME), Hamdi Ksiâa, il déclare : « Le meilleur signal est l’affluence des jeunes que nous avons vu aujourd’hui au salon. De par mon expérience, j’ai jamais vu un salon aussi visité par un nombre extraordinaire de gens ». Pour lui cela dénote qu’il y a une culture entrepreneuriale très ancrée en Tunisie vu que les jeunes se montrent déterminés à concrétiser leurs projets. Pour ce qui est de la participation de la BFPME au salon, elle s’insère dans l’orientation habituelle de la banque de participer à tous les événements qui concernent la création d’entreprises.
Riadh Hanchi, directeur au sein de la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) estime, quant à lui, que ce salon s’inscrit dans une période cruciale de la Tunisie. Pour lui, le salon va faire connaître les mécanismes de l‘emploi et de l’entrepreneuriat aux jeunes. « surtout que l’Etat n’est plus le seul employeur », rappelle-t-il. Il ajoute : « Ce genre de salon traduit la conscience de la jeunesse tunisienne de la valeur de l’entrepreneuriat et de la libre initiative ». Il a en outre plaidé pour la simplification des procédures administratives pour les jeunes et la nécessité de créer une synergie entre les différents organismes consultés par l’entrepreneur lors de la préparation du dossier du crédit.
Cependant les idées novatrices ne manquent pas…
Zoghlami Sarhan, jeune entrepreneur, âgée de 31 ans. Son projet consiste à produire des emballages en carton. Plus précisément les sacs en papier et en carton pour remplacer les sacs en plastique qui causent des problèmes environnementaux. Le projet est actuellement à une étape avancée.
Zied Hamdi, concepteur du site Rando.fan, dédié au tourisme en général et à l’éco-tourisme en particulier. Ainsi pour les fans de ce genre de tourisme, ils peuvent consulter tous les événements relatifs à cette catégorie dans le site sans avoir à les chercher sur les réseaux sociaux : « Ce site est fait pour accueillir tous les événements et offres relatifs à l’éco-tourisme »
Si les deux projets précités semblent se dérouler sans problème, il n’en est pas de même pour d’autres. Anis Mhalla, qui déclare qu’il a soumis tous les documents exigés, en vain. Il confie : « ça fait plus de deux ans que la BFPME oppose un refus à mon projet ou me demande d’effectuer des changements », explique-t-il. Le projet en question concerne l’injection du plastique.