Dans une interview accordée à Lyes Gharbi sur El Watanya1 dans l’émission « Hadith Assaa », le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, a abordé différents sujets d’actualité notamment la relation entre les partis Ennahdha et Nidaa Tounes, le travail du gouvernement, la crise de Nidaa Tounes, les nominations, la situation économique et sociale du pays, la politique extérieure de la Tunisie et les attentes des Tunisiens.
Concernant la collaboration entre les deux partis majoritaires, le Président de la République a déclaré que c’est le peuple qui a choisi cette coexistence politique et il faut comprendre le message du peuple qui veut que ces deux partis gouvernent ensemble.
Il a rappelé que le premier gouvernement proposé par Habib Essid n’a pas été accepté ni par Ennahdha ni par Affek, d’où la présentation d’une deuxième formation gouvernementale qui a reçu l’appui de quatre partis représentés à l’ARP. Pour ce choix de coexistence politique, a ajouté le Président, le parti Nidaa Tounes a payé le prix fort.
Abordant la crise qui secoue le parti Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi a déclaré que c’est le résultat d’ambition personnelle et d’une lutte de positionnement au sein du parti. A l’avenir, pour l’intérêt du parti, tout le monde doit être ensemble. Concernant les vives critiques que son intervention dans la crise de Nidaa Tounes a suscitées, le président a déclaré qu’il n’interviendra plus dans les affaires de ce parti. Concernant la démission de Ridha Bel Haj, le conseiller auprès de la présidence, Essebsi a déclaré qu’elle confirme que la séparation entre la présidence et les partis est réelle.
Le Président de la République a déclaré aussi que la révolution tunisienne a réussi politiquement mais n’a pas encore réussi économiquement et socialement. Or, la révolution a été faite pour des motifs économiques et sociaux.
Revenant sur les récents événements qui ont secoué plusieurs gouvernorats, Essebsi a réitéré son appui pour toutes les manifestations pacifiques d’autant que les revendications des manifestants sont justes et légitimes. Malheureusement, ces mouvements ont vu certains partis en profiter pour manipuler les protestataires et la justice se prononcera sur cette question. Certains sont allés jusqu’à demander de nouvelles élections s’est-il étonné.
Concernant les rumeurs sur la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, il a confirmé que le problème pour lui n’est pas dans le changement des personnes, mais dans le rendement de l’équipe gouvernementale. Pour BCE, le travail de l’équipe gouvernementale est « plutôt acceptable » actuellement, ajoutant qu’ »aujourd’hui les solutions existent et qu’il s’agit de reprendre sérieusement le travail et de faire entièrement confiance aux responsables en place. » M. Caïd Essebsi a ajouté que le gouvernement a géré convenablement la dernière crise et qu’il ne pouvait mieux faire dans les conditions actuelles que traverse le pays.
Concernant ses récentes visites dans les pays du Golfe, le Président a déclaré qu’elles ont permis de repositionner la Tunisie dans son environnement arabo-musulman, d’autant que son rôle en tant que Président est de veiller à l’image de la Tunisie au niveau international. Suite à ces visites, plusieurs fonds arabes de développement tiendront une réunion au mois de mars à Tunis et plusieurs grands projets nationaux seront proposés pour financement.
En conclusion, Béji Caïd Essebsi s’est dit confiant que 2016 sera pour la Tunisie l’année de « la relance » ajoutant que seulement par le travail, et rien que par le travail que la Tunisie sortira de la crise qu’elle traverse.
Il faut se remettre au travail.