Le respect de la pluralité syndicale ne semble pas s’appliquer à l’Union des Travailleurs de Tunisie ( UTT ).
Lors d’une conférence de presse tenue le 6 février au siège de l’organisation syndicale, Ismail Sahbani, secrétaire général de l’ UTT est revenu sur ce sujet, annonçant l’intention de l’Union de lancer trois grèves.
Pour appuyer ses propos, Ismail Sahbani a indiqué que l’ancien ministre des Affaires sociales n’a jamais reçu des syndicalistes de l’Union des Travailleurs Tunisiens comme l’exige pourtant la loi, « sous prétexte de pressions », indique-t-il, avant d’accuser l’ancien ministre « de considérer le ministère comme sa propre ferme ».
Il a déclaré que les syndicalistes de l’ UTT ont souffert à cause de cette mentalité qui a décrété leur exclusion. Par ailleurs, il a regretté que les PDG de plusieurs établissements nationaux ne reconnaissent pas l’existence des syndicats de l’ UTT au sein de leurs entreprises.
« Les PDG d’un certain nombre de sociétés nationales appliquent la politique des deux poids deux mesures et font fi des lois », regrette-t-il. Il a annoncé une série de grèves : une grève à la société les Ciments de Carthage à partir du 15 février pour une durée d’une semaine; une autre grève chez les ouvriers de la SNTRI pendant trois jours (12, 13 et 14 février) et une autre à la Transtu à partir du 16 courant.
Par ailleurs, il s’est indigné du fait que dans un certain nombre d’entreprises privées, dès la formation du syndicat, le bureau syndical se retrouve licencié et dans d’autres, il est acculé à quitter. Dans d’autres encore, il se voit contraint d’intégrer d’autres syndicats pour qu’il ne soit pas licencié.
De son côté, Salem Souilhi, ancien cadre à Carthage Cement, a déclaré qu’il détient des preuves sur la mauvaise gestion au sein de cette entreprise confisquée. Et d’affirmer que depuis la confiscation, la situation se dégrade au sein de l’entreprise.
Il a pointé du doigt plusieurs infractions telles que l’octroi de voitures administratives sans justification, le recrutement de dix cadres avec « des salaires ubuesques dont certains dépassent de loin ceux d’un ministre ». Sur un autre volet, l’ancien cadre a indiqué que 95% des fonctionnaires de la société font partie du régime de la sous-traitance.
Mettant en cause le PDG de la société, Brahim Sanâa, Salem Souihli a révélé qu’il a appuyé le recrutement de la fille du secrétaire général de l’Union régionale du travail de Siliana et le fils du secrétaire général de l’Union régionale du travail de Kasserine.