Un vaste plan d’action pour ramener la paix en Syrie a vu le jour hier à Munich suite à la rencontre du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG).
A l’issue de la rencontre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue américain, John Kerry, se sont donné une semaine pour aboutir à un cessez-le-feu. « Il n’est pas possible d’instaurer un cessez-le-feu effectif et pas de possibilité de mettre en œuvre un accès à l’aide humanitaire sans que tous les membres de l’ISSG travaillent avec la Russie», a déclaré John Kerry reconnaissant ainsi l’indispensable consensus pour tout accord futur concernant ce pays.
Ce plan tourne autour de deux grands axes :
Un cessez-le-feu sans Daech et Al Nosra
Ce premier axe intéresse la mise en place d’un cessez-le-feu en Syrie qui doit être décidé dans un délai ambitieux d’une semaine. Cet arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit à l’exception des «groupes terroristes Daech et Al-Nosra», a ajouté son homologue John Kerry.
Pour la mise en place effective de ce cessez-le-feu, les Etats-Unis et la Russie vont piloter les «modalités» de cette cessation des hostilités, a précisé Sergueï Lavrov. Ce cessez-le-feu doit intervenir avant le 18 février avec pour objectif de développer les conditions pour l’arrêt de toute violation.
Aide humanitaire : accès total et sans restriction
Le deuxième grand axe de ce plan est la mise en place d’une aide humanitaire à la population syrienne qui doit débuter également cette semaine. Toujours à propos de l’aide humanitaire, le groupe a décidé un accès total, prolongé et sans obstacles à toutes les régions à partir du 15 février.
«Nous avons aussi convenu d’accélérer et d’élargir la fourniture d’aide humanitaire dès à présent» à une série de villes assiégées, a ajouté John Kerry, en citant entre autres Deir Ezzor (Est), où les forces loyalistes sont assiégées par le groupe Etat islamique. Un groupe de travail piloté par l’ONU va se réunir dès vendredi à Genève pour mettre en œuvre ce volet humanitaire et fera des «comptes rendus hebdomadaires», a-t-il indiqué.
Les participants ont déjà décidé que cet arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit à l’exception des «groupes terroristes Daech et Al-Nosra», a ajouté John Kerry le secrétaire d’Etat américain.
Reprise des négociations
Le plan adopté a retenu la date du 12 février pour la reprise des négociations de Genève. Ces négociations visent à mettre en œuvre une transition politique en Syrie avec pour objectifs :
• Des élections générales,
• Une nouvelle Constitution,
• Un gouvernement non sectaire.
Ces négociations doivent avoir lieu «sans ultimatums ni pré-conditions», a souligné son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Envoi de troupes au sol : inapproprié pour les Russes
A propos de l’envoi de troupes étrangères au sol, le ministre russe a précisé que les déclarations quant à une éventuelle opération terrestre en Syrie opérée par des troupes étrangères ne feront qu’exacerber le conflit critiquant à nouveau le rôle de la Turquie dans ce conflit qui continue, selon lui, à fournir de l’aide aux terroristes du Front Al-Nosra contre lesquels se battent les troupes syriennes à Alep.