Un collectif composé de 18 partis nationalistes et de partis de gauche vient d’annoncer son refus catégorique de toute intervention américaine ou des forces de l’Otan sur les terres libyennes.
Le président de la Ligue tunisienne pour la tolérance (LTT), Slaheddine Masri, membre de ce collectif, qui regroupe 18 partis politiques et associations, a indiqué que cette initiative émane de la conviction que l’intervention américaine et des forces de l’OTAN n’a qu’un seul objectif, à savoir la division des pays arabes.
L’organisation terroriste Daech est utilisée comme prétexte pour créer un prétexte à l’intervention militaire en Libye : « Toute intervention militaire sur le sol libyen ne peut qu’empirer la situation et contribuer à la division de la Libye » avertit-il. « Notre initiative s’inscrit dans la continuité du soutien de la Syrie contre l’agenda américain et contre Daech » rappelle-t-il. Et d’ajouter : « Afin d’éviter le scénario de la division du Soudan et de la division de l’Irak, il faut s’opposer à cette intervention », dit-il.
Ainsi l’initiative soutient tous les Libyens qui prônent l’unité de leur pays. De même, le président de la LTT estime que la Libye est face à deux graves dangers : le danger takfiriste et le danger sioniste et américain.
Concernant les répercussions d’une éventuelle attaque contre la Libye, la Tunisie subira son impact en premier ensuite l’Algérie et l’Egypte, étant donné le flux incessant de réfugiés qu’une telle attaque engendrerait. « La Libye n’est pas uniquement un pays voisin. Elle est l’extension de la Tunisie, donc toute anarchie en Libye aura des répercussions sur les terres tunisiennes », regrette-t-il.
Comment vaincre Daech sans recourir à l’intervention militaire? A cette question notre interlocuteur a souligné la nécessité de l’activation de la coopération des pays voisins de la Libye, à savoir l’Algérie et l’Egypte. « Rappelons que Bernard-Henri Lévy avait dit que le printemps arabe doit passer par l’Algérie. Les pays circonvoisins doivent aider la Libye à éradiquer Daech », dit-il.
D’après notre interlocuteur, quel que soit le scénario envisagé, éventuellement la mobilisation des forces arabes militaires, une chose est sûre, une intervention externe est à écarter dans tous les cas.