La vigilance sécuritaire des citoyens commence à prendre racine, en particulier après le choc de la troisième attaque terroriste qui a frappée le cœur de la capitale.
Comment inculquer la culture de la vigilance au sein de la société civile ? C’est en partie le débat d’aujourd’hui organisé par l’Association « Tunisia for all » ayant pour thème “Quel rôle doit jouer la société civile pour faire face à la situation socio-économique actuelle?”Mais aussi en quoi consiste la vigilance citoyenne ?
Trois panels ont été organisés pour débattre de ces thèmes :
- Panel 1 : Nouveau rôle de la société civile tunisienne,
- Panel 2 : Civisme et vigilance citoyenne,
- Panel 3 : Développement.
Présent lors du séminaire, Sahbi Jouini, syndicaliste des forces de sûreté nationale, déclare que la société civile n’hésite plus à agir, bien au contraire elle collabore avec les forces de l’ordre.
Il ajoute: “ Certes, nous enregistrons des résultats positifs, ce qui est bien. Mais il est d’autant plus important de travailler sur des campagnes de sensibilisation, par exemple, pour faire face au terrorisme. Il faut penser à des solutions urgentes, pour que ces jeunes ne partent plus dans les zones de conflits, des solutions pour empêcher leur endoctrinement. Selon des études récentes, la tranche d’âge de ces jeunes varie entre 15 et 30 ans. D’où l’urgence d’ intervenir. Quand je dis intervenir, je pense à la phase de prévention avant qu’il ne soit trop tard”.
Il poursuit: “Mais ceci ne peut se réaliser qu’à travers une collaboration étroite entre les deux parties prenantes. La prévention est une sorte de vaccin contre la radicalisation. Il faut comprendre qu’un grand nombre de jeunes sont susceptibles de basculer du jour au lendemain. Et nous les trouvons dans les universités, les lycées, entre autres.
Cependant en tant que société civile, nous devons réfléchir ensemble à trouver des solutions, il faut qu’il y ait un travail de réflexion à différents niveaux, culturel, éducatif, sportif, etc. Il faut aller droit au but, anticiper et prévenir”
Ali Zeramdini, ancien colonel et expert en sécurité, abonde dans le même sens en suggérant que le citoyen est la pièce maîtresse du renforcement de la sécurité. Il déclare à cet effet : “Quand on parle de sécurité, on parle aussi de la conscience du citoyen. Sans cette prise de conscience, on n’obtiendra aucun résultat, mais au contraire nous reculerons. Mais je pense que le citoyen tunisien commence à s’engager et à être plus vigilant, à avoir cette culture de la vigilance, et à collaborer avec les forces de sécurité ».
Il conclut: “En devenant vigilant, le citoyen renforce essentiellement sa sécurité et d’ailleurs, on le remarque à travers les résultats du terrain, qui sont positifs à mon avis”.
La participation citoyenne pour un surcroît de vigilance est assurément une aide précieuse pour les forces de sécurité qui sont sur la ligne de front face à la menace terroriste.