Une campagne contre la corruption se déroule actuellement à Sidi Bouzid avec pour thème : « Ecran ouvert contre la corruption. »
L’initiative est lancée par l’Association tunisienne de l’action culturelle, en partenariat avec la Ligue tunisienne de la défense des droits de l’Homme (section Sidi Bouzid), l’Association tunisienne pour la lutte contre la corruption, l’UGTT (section Sidi Bouzid), et l’organisation I Watch. L’initiative a vu le jour en décembre 2015 et se poursuit jusqu’à novembre 2016.
Riadh Abidi, coordinateur national de l’association, a affirmé que Sidi Bouzid est touché par la petite corruption, raison pour laquelle la campagne a été lancée dans ce gouvernorat. En plus, le chômage et la petite corruption sont intimement liés. « A cause de ce phénomène, nous avons voulu aborder ce sujet », indique-t-il.
Dans le même contexte, il a indiqué que la société civile à Sidi Bouzid reçoit très souvent des plaintes et des alertes de la part de citoyens dénonçant des cas de corruption.
Cependant, plusieurs citoyens refusent de dénoncer la corruption malgré les preuves qu’ils détiennent. Cela est dû, d’après notre interlocuteur, à l’absence d’une loi qui protège les dénonciateurs de la corruption. D’ailleurs, l’académie de la jeunesse pour l’observation des violations des droits de l’Homme a reçu 20 plaintes dénonçant la corruption.
La démarche adoptée par le programme en matière de lutte contre la corruption consiste à aller sur le terrain pour contacter les gens et les sensibiliser dans le cadre de tables rondes, événements et séminaires. Dans ce même cadre, il est prévu de projeter un documentaire-fiction sur la corruption sous le titre « Nécrose », réalisé par Riadh Abidi, le 27 février 2016, dans le complexe culturel de Sidi Bouzid.
Il est à rappeler que le dernier rapport de Transparency International relatif à la perception de la corruption affirme que la Tunisie occupe la 76ème place avec 38 points dans ce classement et se place en 13ème position sur le plan africain. Notons que la Tunisie a devancé d’autres pays arabes tels que l’Egypte et demeure la première du classement à l’échelle du Maghreb : Maroc (88ème place), l’Algérie (88), Libye (161) et Mauritanie (112).
Notons aussi que le rapport s’est focalisé sur la corruption dans le secteur public.