Initié par le Centre d’orientation et de reconversion professionnelle (CORP), le premier Salon de l’emploi inversé en Tunisie (Corp City) s’est tenu aujourd’hui, 25 février, au palais des congrès.
Intervenant lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de l’événement, Youssef Fennira, Directeur du Centre d’orientation et de reconversion professionnelle ( CORP ) est revenu sur la reconversion professionnelle et les objectifs de l’événement.
Commençant par présenter le CORP, Youssef Fennira a indiqué qu’il s’agit d’une initiative née de l’idée que la reconversion professionnelle est une solution potentielle pour la lutte contre le chômage.
Expliquant les raisons du recours à ce concept, le directeur a déclaré que cela est dû à un constat. Il s’agit d’un dysfonctionnement entre les besoins des entreprises d’une part et l’accès au marché de l’emploi pour les diplômés de l’enseignement supérieur, d’autre part. Ainsi le CORP se positionne comme un intermédiaire entre les entreprises et les demandeurs d’emploi afin de créer une nouvelle dynamique entre les deux parties.
Il a indiqué que pour certaines spécialités le marché est saturé, alors que de l’autre côté, plusieurs entreprises n’arrivent toujours pas à trouver de bons profils, dans un certain nombre de filières.
Ainsi pour Youssef Fennira, c’est en optant pour l’innovation que l’idée de lancer le salon en question est venue. Dans le cadre du salon, des stands ont été réservés pour les demandeurs d’emploi afin que les recruteurs aillent à leur rencontre. Ceci présente une innovation par rapport au salon de l’emploi qui existe déjà. « C’est une forme d’innovation et nous avons proposé à des chefs d’entreprise et des recruteurs 70 demandeurs d’emploi au salon », affirme-t-il.
Le directeur a indiqué que le salon est ouvert à tout le monde sans exception, quel que soit le niveau académique. Le salon comporte un certain nombre d’ateliers et de conférences sur le thème de l’emploi et de l’employabilité. « L’objectif de ces ateliers et de ces conférences est de donner à l’étudiant et aux demandeurs d’emploi les outils nécessaires pour une meilleure employabilité », précise-t-il.
Répondant à une question qui porte sur les critères de sélection des 70 demandeurs d’emploi, le directeur a indiqué que l’évaluation ne s’est pas faite à partir du diplôme ou de la formation du candidat, mais à partir : « d’une nouvelle vision : le savoir-être ». D’après lui, de nos jours, les entreprises attendent une certaines maitrise des soft skills : « Si le demandeur d’emploi dispose des softs skills et d’une certaine motivation, l’entreprise peut se charger de le former techniquement », insiste-t-il.
Sur la relation entre le CORP et le ministère de la Formation professionnelle et de l’emploi, le jeune directeur a indiqué que les relations entre les deux organismes sont bonnes. Ainsi la direction du CORP est invitée par le ministère de la Formation professionnelle et de l’emploi pour débattre de nouvelles propositions sur l’emploi.
Le directeur de la CORP a lancé un appel aux demandeurs d’emploi voulant intégrer la fonction publique pour leur expliquer que la fonction publique connaissait des difficultés et que le recrutement en masse ne pouvait pas se faire. Raison pour laquelle, il faut recourir à d’autres solutions.
D’après la CORP, les emplois les plus demandés par les chefs d’entreprise sont les métiers de logisticien, qualiticien et agent viticole. D’après lui, un grand nombre de ces métiers se trouvent dans la formation professionnelle. « D’ailleurs, la formation professionnelle doit être rehaussée parce qu’il y a énormément d’opportunités », indique-t-il; avant de regretter que la mauvaise image de la formation professionnelle empêche aux jeunes de l’emprunter.