Nhebbek Hedi, un long métrage tunisien, vient de remporter deux prix lors de la 66ème édition du Festival international du film de Berlin. Retour sur un exploit cinématographique tunisien.
Bien avant qu’il ne remporte deux prix : celui de la première meilleure œuvre et celui de l’Ours d’argent du meilleur acteur attribué à Majd Mastoura qui a joué le rôle principal, le film a déjà accompli une autre prouesse.
En effet, avec son acceptation à la compétition officielle, ce film marque le retour du cinéma arabe et tunisien au festival, après vingt ans d’absence. Ainsi, les cinéphiles et critiques de cinéma arabe se rappelleront pour longtemps de la 66ème édition de la Berlinale comme celle du retour du cinéma tunisien et arabe à ce festival international.
Nhebbek Hedi est le premier long métrage du réalisateur Mohamed Ben Attia. Il est co-produit par Nomadis Images (porté par Dorra Bouchoucha et Lina Chaabane) avec les films du fleuve (Les Frères Dardenne-Belgique) et Tanit Films, avec le soutien notamment du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI, ainsi que Doha Film Institut. Une constellation d’acteurs y a participé : Majd Mastoura, Rym Ben Messaoud, Sabah Bouzouita, Hakim Boumessaoudi, Omnia Ben Ghali et Arwa Ben Smail.
Le film relate, comme l’indique le synopsis, l’histoire de Hédi, un jeune homme sans histoire. Indifférent à ce qui l’entoure, il laisse faire. Il laisse sa mère envahissante et autoritaire organiser son mariage, son supérieur hiérarchique, son frère, tout le monde lui dicte la bonne conduite. Non pas qu’il ne comprenne pas ce qui lui arrive, mais il préfère attendre que ça se passe. Plus tard, il fait la connaissance de Rim, une jeune animatrice dans un hôtel. Intrigué par son insouciance et sa liberté, Hédi finit par se laisser embarquer dans une relation amoureuse passionnelle. Hédi se trouve confronté à faire des choix.
La cérémonie de la remise des prix, qui s’est déroulée le 20 février, a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Et a montré une grande sympathie des Tunisiens face à cette réussite. Majd Mastoura a rendu hommage aux martyrs de la révolution tunisienne.
« Je voudrais offrir ce prix aux jeunes qui luttent sans cesse pour un meilleur avenir pour la Tunisie. Que la révolution continue! », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse organisée après la remise des récompenses du 66e Festival du film de Berlin. Le réalisateur, quant à lui, a appelé à venir visiter la Tunisie en guise de soutien et n’a pas manqué d’encenser la Tunisie en mettant en avant son image et celle de son peuple.
Ainsi, bien évidemment, les bonnes nouvelles de ce pays, dans la période post-révolution viennent de sa jeunesse. Mohamed Ben Attia et Majd Mastoura ont saisi l’occasion pour promouvoir l’image de leur pays, tout en affirmant que l’art peut aussi être l’un des ambassadeurs d’un pays.
Le parcours de Majd Mastoura le prédestinait au monde artistique. Il est co-fondateur du mouvement Klem chare3/ Street poetry : où la parole poétique a envahi les rues. Ce phénomène a donné naissance à plusieurs textes engagés traitant des thèmes sociaux et politiques. Puis, il a participé à Bidoun 2 du réalisateur Jilani Saadi, pour enfin apparaître à la Berlinale, avec le succès qu’on connaît.
Au cours de cette semaine, le réalisateur du film a déclaré aux médias que Nhebbek Hedi sortira en salles en Tunisie, dans deux semaines. Vivement !