La première plateforme tunisienne d’échange et d’accès gratuit aux livres YallaRead sera lancée, en mars 2016. Retour sur une startup innovante.
Agé de 24 ans, titulaire d’une licence en marketing, l’initiateur du projet, Ahmed Hadhri affirme que l’objectif principal du projet est d’améliorer l’accès aux livres en Tunisie, encourager les gens à lire et aider les gens à trouver les livres dont ils ont besoin.
La plateforme en question permettra à son utilisateur d’accéder aux livres de ses contacts et de son réseau pour échange ou emprunt.
Et si on parlait de la genèse du projet?
Pour répondre à cette question, le jeune entrepreneur est remonté à l’époque où il était encore étudiant, en 2013. A l’époque notre interlocuteur avait vraiment besoin de livres de Business. Cependant, il s’est trouvé face à plusieurs obstacles. D’abord, l’indisponibilité des titres recherchés dans les bibliothèques, puis des prix inaccessibles de livres pour le budget d’un étudiant et enfin la perte de temps engendrée par la recherche d’un livre chez des amis et des connaissances.
« A partir de ce constat, je me suis dis pourquoi ne pas créer une plateforme me permettant l’accès aux bibliothèques de mes amis et de mes contacts, dans le cadre d’un échange et d’un emprunt », explique-t-il. Ainsi par le biais de ce projet, les trois obstacles précités seront contournés.
Et ce n’est pas uniquement pour les lecteurs traditionnels!
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le projet ne s’adresse pas uniquement aux lecteurs traditionnels, passionnés de lecture. Il s’adresse aussi aux chercheurs, thésards et élèves-ingénieurs, en quête de la bibliographie adéquate.
Ce projet s’adresse à toutes les personnes ayant la fibre de la lecture. Les lecteurs se font de plus en plus rares en Tunisie? Pour notre invité cela n’est qu’un préjugé. « C’est parce que nous avons suffisamment de lecteur que j’ai lancé ce projet, sinon j’aurais renoncé à l’idée », explique-t-il.
Et de continuer: « Ce projet est conçu pour résoudre un problème social, à savoir le manque de ressources. Donc mon projet se positionne comme de l’entrepreneuriat social. Le premier objectif est d’avoir un impact social, tout en conservant une durabilité au projet », expose-t-il.
« Quand le nombre des lecteurs et des fidèles à la plate forme augmentera, ils en deviendront des ambassadeurs et des ambassadrices », projette-t-il. Le projet ne se limite pas uniquement à l’échange du livre, mais un travail sur le terrain et sur les réseaux sociaux est prévu pour la promotion de la lecture en partenariat, avec les Book Club et les bloggeurs.
YallaRead : mode d’emploi
Suite à l’inscription gratuite sur la plateforme, l’utilisateur fournit une liste de tous les livres dont il dispose. Ainsi, avec les inscriptions successives sur la plateforme, une bibliothèque virtuelle sera mise en ligne. L’utilisateur pourra effectuer la recherche d’un titre bien déterminé et la plateforme lui indiquera la bibliothèque du membre où le livre est disponible.
Ainsi l’intéressé pourra contacter le propriétaire du livre pour échange ou emprunt. Les deux utilisateurs s’arrangeront pour faire la transaction. Après la récupération des livres, chaque utilisateur peut noter l’état du livre après le retour, sur la plateforme. Ainsi Yalla Read se positionne comme, d’après l’entrepreneur, un réseau social et culturel utile; et pour cette raison notre invité ne considère pas les livres PDF comme des concurrents à son projet.
De même, ce projet prône de tisser de nouvelles relations humaines basées sur le partage et l’intérêt pour la culture. Ahmed ambitionne d’envahir d’autres pays avec son projet et de créer des filiales du projet, après la réussite de l’expérience en Tunisie. « Figure-toi qu’un livre peut changer une vie, car les lecteurs peuvent découvrir des idées qui vont changer radicalement leurs pensées.» En ce qui concerne les postes d’emploi, notre interlocuteur a estimé qu’en cas de réussite, le projet pourra embaucher environ dix personnes.
« Le projet est en période de test depuis décembre 2015. Nous sommes entrain d’adapter le Business Model, en se basant sur le besoin du lecteur », conclut-il.