L’agriculture en Tunisie se base actuellement sur la main-d’œuvre féminine, déclare le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Saâd Seddik. Il a indiqué que dans certaines régions, le taux des femmes qui travaillent dans le domaine de l’agriculture atteint 80%.
Le ministre a indiqué que le nombre des investissements en agriculture réalisés par des femmes est aussi en progression. « Le rôle de la femme dans le secteur agricole nécessite une réforme et une réglementation et cela se fera à travers une convention entre le ministère de l’Agriculture et de la Pêche et le ministère de la Femme afin d’aider les femmes agricultrices à surmonter plusieurs obstacles », indique-t-il.
D’après le ministre, les obstacles en question sont la sécurité sociale et le transport. Ainsi la convention œuvrera pour une meilleure coordination entre les deux ministères précités pour améliorer les conditions de travail de la femme dans le secteur agricole.
Le ministre n’a pas caché sa crainte de voir les femmes renoncer au travail agricole, ce qui engendrerait une grande perte pour le secteur d’après ses dires.
Il est à noter que le transport des femmes agricultrices pose un problème majeur. Le transport vers les champs agricoles se passe dans des conditions pénibles, en utilisant des véhicules non adaptés pour le transport des ouvrières. Étant donné qu’un certain nombre d’ouvrières dans le secteur agricole ne bénéficient pas de la sécurité sociale, les accidents de la route qui pourraient survenir ne sont pas couverts.
Dans une opération d’observation, menée par le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), 11 accidents de la route ont eu lieu dans le cadre du travail agricole, dans les zones rurales de Sfax, Béja, Sousse, Bizerte, Kairouan, Zaghouan, Tunis et Hammamet. Le bilan approximatif s’élève à 7 décès et 136 blessées pour la période allant de mars 2015 à février 2016.