Les attentats terroristes qu’ont connus la Tunisie et la France, la manière dont ont été créée des organisations terroristes telles que Al Qaïda et Daech, autant de sujets de réflexion qu’a abordés le politologue français Gilles Kepel, lors de sa conférence, hier, à l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques, en présence d’un grand nombre de personnalités, d’historiens et de quelques députés.
Pour ceux qui ne connaissent pas Gilles Kepel, il est membre de l’Institut universitaire de France et professeur à Sciences-Po. Il a récemment publié deux ouvrages “Terreur dans l’Hexagone” aux éditions Gallimard, et « Genèse du djihad français ».
Comment se construisent historiquement ces organisations terroristes ? C’est en partie le thème de la conférence.
Il a estimé que leur construction ne date pas d’hier, qu’il faut se rappeler que tout a commencé avec la Guerre froide et la naissance de la première génération djihadiste (1981-1997).
Il ajoute: “Cette notion de Djihad, qui deviendra par la suite la dérivée du Djihadisme, n’existait pas sur le plan international mais tout a changé en réalité depuis les années 70, et plus précisément en 1979, année au cours de laquelle se produit un événement, en février 1979, celui de la proclamation de la République Islamique par Khomeini. C’est l’événement que nous devons nous remémorer aujourd’hui, car l’Iran est revenu comme un acteur dans la zone après des décennies d’embargo. Il était un acteur très important dans le cadre des alliances occidentales puisqu’ il est le voisin du sud de l’Union soviétique.
Il poursuit: “Le cadeau de Noël ce jour-là, le 24 décembre 1979, c’est l’invasion de l’Afghanistan par l’armée soviétique car Moscou souhaitait remettre en place un régime communiste qui était en train de s’effondrer. Ce phénomène posa un très gros problème aux USA et à leurs alliés car cela impactait l’avenir du Moyen-Orient. C’est aussi dans ce contexte-là que les USA et l’Arabie Saoudite vont organiser ensemble une réaction victorieuse dans un premier temps contre l’Union soviétique en utilisant le Djihad comme un acteur de premier rang, comme un facteur clé des relations internationales”.
Il rajoute: “Pour l’Arabie Saoudite et leurs alliés, qui sont très anti- communistes, il fallait frapper d’une pierre deux coups. Il s’agissait non seulement de faire tomber l’Union Soviétique mais surtout d’arrêter l’expansion iranienne qui voulait à ce moment utiliser le langage politique de l’islam, le langage de la lutte contre la mécréance. Pour les USA, c’etait une affaire win-win, tout bénéfice, puisque ça ne coûte rien en termes financiers, mais aussi sur le plan humain, car au lieu d’envoyer leurs armées, ils prirent des barbus, les ont rebaptisés freedom fighters, les combattants de la liberté. Une opération extraordinaire pour les USA”.
Sur un autre volet, il a évoqué les fractures culturelles qui se sont enracinées dans les sociétés occidentales, en particulier en France. Une stratégie qui a été développée par un ingénieur syrien en 2004 – il s’appelle Abou Massab El Souri -, une stratégie qu’ il n’a pu mettre en place qu’un an plus tard avec la création de Youtube, le 14 février 2005. Mais voilà, aujourd’hui, les “djihadistes” ne comptent plus sur Youtube, ils prennent appui sur un champ de bataille plus large tel que Facebook, Twitter, ect.
Abordant la question de Charlie Hebdo, il a déclaré: “Ce qui s’est passé avec Charlie Hebdo, Daech voulait en ce sens se présenter comme étant le défenseur de l’Islam offensé, parallèlement à la façon de Khomeini qui avec sa fatwa du 14 février 1989 contre « Les Versets sataniques ».
Selon lui, le fait de cibler des dessinateurs pour avoir insulté le prophète, cela leur permet d’avoir obtenu un plus large nombre de sympathisants, parce que les caricatures ont heurté non pas les salafistes mais aussi les simples musulmans. Mais avec ce qui s’est passé le 13 novembre, l’attaque terroriste à Paris, ils n’ont pas réussi à conquérir des sympathisants. C’est à dire qu’entre les deux attaques, la seconde a fortement affaibli l’impact idéologique auprès des sympathisants qui se considèrent “potentiels”.
Revenant sur la période de la fin 2004, et après le 11 septembre, les Etats-Unis ont réagi en détruisant l’infrastructure afghane de Ben Laden. Quant à Al Souri, il a construit d’autres infrastructures …Voilà que l’Etat islamique fait son apparition et multiplie ses attaques terroristes, un peu partout, dans un seul but d’affoler la société civile… Sauf qu’entre-temps les Etats-Unis ne savent plus comment refermer cette boîte de Pandore”, a-t-il souligné.
Quant à l’expérience tunisienne, pour l’Etat islamique elle apparaît comme l’horreur absolue, car il s’agit du seul pays arabe où la transition démocratique a réussi, contrairement aux autres pays qui ont connu le même sort, le renversement d’un régime.
J’ai perdu cinq minutes pour rien; même pas un pépin sous la dent ?
Pas de contenu dans cet article, CV de G. Kepel que tout observateur des affaires de ce monde qui se respecte connait peut-être mieux que vous, la reste, pas de quoi faire tout un fromage !
Titre tiré des 4 dernières lignes de l’article qui parle de toute autre chose que de la Tunisie! Article racoleur qui fait perdre du temps pour ne rien apprendre de nouveau!