La 33e session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur (Tunis, 2 mars) qui a redéfini la stratégie sécuritaire commune, afin de faire face à des défis sans précédent, a exprimé son appréhension du terrorisme et identifié ses principales structures.
Ne perdons pas de vue que Daech est installé en Irak, en Syrie et en Libye et menace l’ensemble de l’aire arabe. Fait sans précédent, ce conseil a identifié le mouvement Hizb Allah, comme mouvement terroriste et a dénoncé le rôle qu’il aurait joué dans « la remise en cause de la stabilité dans l’aire arabe».
L’opinion publique tunisienne, relayée par l’UGTT, l’Union des avocats et de nombreux partis politiques ont exprimé leur opposition au processus de suivisme du Conseil de Golfe, dont la condamnation de Hizb Allah, a précédé, de quelques heures, le nouveau positionnement du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur de Tunis.
Or la Tunisie a toujours fait valoir ses décisions souveraines, condamné les interventions intérieures et défini sa politique nationale, sans allégeance. Le patrimoine bourguibien ne pouvait admettre cette diplomatie du pauvre, sinon de la dépendance.
Retour à la raison, à la conscience et aux normes, le ministre tunisien des Affaires étrangères a corrigé le tir. Discours casuistique diraient certains, vu le décalage entre le ministre de l’Intérieur et celui des Affaires étrangères! La position du Président Béji Caïd Essebsi, dépositaire du patrimoine bourguibien et responsable de notre politique étrangère, devait dissiper ce fâcheux malentendu.
Fait significatif et position éloquente, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, qui a commenté, dimanche 6 mars, la décision de classer son mouvement comme organisation terroriste par le Conseil de coopération des pays du Golfe et par le 33ème Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, a salué les réactions des ministres de l’Irak, de l’Algérie et du Liban.
A l’échelle populaire Hassan Nasrallah a fait savoir que les réactions les plus vives ont été constatées en Tunisie. « Je voudrais, dit-il, adresser un remerciement spécial à la Tunisie où la décision a suscité la colère populaire… cette colère a été suivie par la position du président Essebsi et les déclarations du ministre des Affaires étrangères réitérant le soutien de la Tunisie à la résistance et à la cause palestinienne« , a déclaré Hassan Nasrallah. L’incident est désormais clos, la Tunisie retrouvant l’idéal-type de sa politique étrangère souveraine.