La violence contre les femmes persiste et s’intensifie de plus en plus. En effet, elles sont nombreuses à avoir subi des harcèlements dans l’espace public, alors que d’autres en ont été témoins. En effet, une femme sur deux est victime de violence dans les espaces publics.
C’est en partie ce qu’a déclaré Dalenda Largueche, directrice générale du Credif, lors d’une rencontre à un colloque organisé par l’ONU Femmes, la veille du 8 mars.
Elle déclare: « Le 2 mars, nous avons présenté les résultats de notre dernière étude concernant les violences dans l’espace public. Cette étude, basée sur 4000 personnes sondées, a montré qu’une femme sur deux est victime de violence, 53.5% ont été agressées physiquement dans les espaces publics et 78.1% ont été victimes d’agressions verbales.
Elle poursuit: « Quant aux violences psychologiques, elles arrivent en tête avec 70%, à travers soit l’humiliation soit la moquerie, ou encore les insultes. Mais pour faire face à ce phénomène, beaucoup reste à faire. »
Par ailleurs, Monia Ben Jemia, Présidente de l’ATFD, déclare: « Sur le plan de la législation, elle n’est pas dans une situation discriminatoire mais elle n’arrive pas à exercer effectivement ses droits pour plusieurs raisons : d’abord il y a la violence contre les femmes dont le taux est élevé. L’enquête faite en 2010 l’a démontré : une femme sur deux a été violentée une fois dans sa vie, soit par son conjoint, soit par son ex conjoint,… Mais j’ajouterais que la mentalité n’a pas beaucoup évoluée, il y a beaucoup d’efforts à faire. Toutefois, la société reste une société patriarcale. Je pense qu’on n’a pas besoin d’attendre un siècle pour aller de l’avant. Un effort législatif doit se faire, dont le principal objectif sera d’harmoniser les lois avec la Constitution et de rendre effectif le principe de l’égalité », affirme-t-elle.
Elle ajoute: « En somme, c’est d’esprit de solidarité dont nous avons besoin, aussi bien de la part des hommes, que des femmes. Et je dirais que l’union fait la force. »
Et voilà qu’un événement intitulé Mettez du rouge a fait son entrée pour la première fois en Tunisie, dans un seul but : mobiliser les hommes et dire halte à la violence faites aux femmes.
Abordant la question de cette campagne Mettez du rouge à lèvres, elle a répondu: « Je trouve que c’est formidable que des hommes se mobilisent pour l’égalité et contre la violence. On a vraiment besoin de tout le monde. En tant que femme, je dirais ne jamais baisser les bras, mais rien n’est acquis pour les femmes, il faut continuer à être vigilantes et solidaires surtout. »
Les résultats de cette enquête montrent que la femme paie le plus lourd tribut. Ne faut-il pas appliquer des lois fermes pour mettre fin à la violence à son encontre.