L’expert en économie et membre fondateur de la think tank « Joussour », Riadh Ben Jelili, a présenté son livre « Les réformes économiques en Tunisie : une urgence en quête de leadership », lors d’une conférence de presse en présence du président Khayam Turki.
Il a indiqué que la publication du livre intervient dans un moment critique de l’histoire de la Tunisie et que cet ouvrage a nécessité trois ans de travail pour prendre forme. Ainsi l’objectif principal du livre est la création d’une dynamique économique et toute réaction positive à la publication du livre serait la bienvenue, indique-t-il.
Le livre en question est destiné principalement aux décideurs : « Car il fait un diagnostic exact des obstacles structurels auxquels fait face l’économie tunisienne et montre que l’absence de leadership, non seulement au niveau politique, englobe tout ce qui est relatif aux affaires sociales et économiques du pays et ceci constitue la différence entre mon livre et les autres livres traitant de cette question », précise-t-il.
Par ailleurs, l’expert en économie a démontré que le diagnostic uniquement n’est pas suffisant car il faut une autre étape pour fixer les mécanismes qui vont permettre de transformer le diagnostic en solution pratique : « Quand on ne veut rien changer, on prétend qu’il faut tout changer. Je pars du principe qu’il ne faut pas justement tout changer, il y a des choses positives dans le passé que nous devons garder et il y a des choses négatives qu’il faut supprimer qui entravent l’évolution de l’économie», remarque-t-il.
Il existe huit grandes réformes nécessaires, d’après l’auteur du livre, qui sont interdépendantes, ajoutant qu’il a justifié ses choix de ces huit réformes et a fixé une priorité pour chaque réforme. Le livre parle aussi des méthodes que le décideur peut utiliser pour mettre en pratique ses décisions : « Le livre n’a pas présenté une stratégie claire car il ne se substitue pas aux décideurs ».
Riadh Ben Jelili a rappelé une nouvelle fois que la dynamique qui pourrait être créée grâce à son livre intervient à un moment où le pays lutte contre le terrorisme et que « nos familles au sud souffrent plus que nous dans le nord tunisien, et ce n’est pas uniquement à cause du terrorisme ; ils souffrent depuis le déclenchement de la révolution et attendent les fruits de la démocratie. Ainsi nous devons les soutenir », dit-il.
Le plus grand soutien que nous pourrions apporter au sud tunisien, d’après l’expert, est de leur apporter des solutions leur permettant de bien réagir avec leur vécu et contexte socio-économique et cela est valable pour tous les Tunisiens et toutes les régions. « Le rêve d’un meilleur développement doit détruire tout ce qui est chômage et tout ce qui est marginalité », conclut-il.