« Promouvoir l’égalité homme et femme dans la vie économique », tel est le thème d’un débat organisé hier à Tunis, et ce, à l’occasion de la Journée internationale des Femmes.
Dans tous les pays, les femmes sont un pilier majeur de l’économie, mais leur participation au marché du travail reste toutefois faible dans la région MENA. Les femmes ne représentent que 25% de la population active totale.
Il y a plusieurs chemins que les femmes peuvent emprunter pour atteindre leurs objectifs de carrière. Il s’agit essentiellement de renforcer leurs connaissances sur les opportunités qui leur sont offertes, de mieux cerner leur profil et de découvrir la réalité du marché tunisien en termes de secteurs par rapport aux domaines de travail.
Rencontrée lors de ce débat, Samira Turki Torjman, Chef d’entreprise, représentante de l’Utica, déclare: « Il est clair qu’aujourd’hui la femme chef d’entreprise a su s’imposer, elle est entrain d’avancer sûrement, mais doucement. Cela dit, il reste du chemin à faire. Ce n’est qu’à travers son sérieux et sa capacité de s’investir que la femme tunisienne s’engage malgré les difficultés dans lesquelles nous vivons, aussi bien sur le plan économique que social. »
Elle poursuit: « A l’occasion du 8 mars, mon message sera le suivant: il faut tenir bon, faire preuve de sérieux et être une battante. »
Pour Olfa Arfaoui, responsable du Programme Econwin en Tunisie, ce programme intervient à quatre niveaux, dont le premier volet comprend une campagne de sensibilisation sur l’importance de la contribution économique et sociale de la femme, qui s’appuie sur le support audiovisuel, avec la production de huit courts-métrages pour la Tunisie, comme « Salma » de Mohamed Ben Attia, « Najeh » de Chiraz Bouzidi » et « Une femme et demi » de Kamel Laaridhi.
Ces films évoquent les différentes situations économique et sociale, Salma a défié sa belle-mère. Le film retrace son combat pour avoir le permis de conduite de chauffeur de taxi, suite à la perte de son mari, à titre d’exemple.
Où se situe la femme?
Olfa Arfaoui a par ailleurs indiqué que selon la campagne de sensibilisation pour changer les mentalités quant à l’égalité des genres « Ena houna » ( Je suis là), seulement 28% des femmes sont actives. « Les femmes représentent 50% du nombre total des diplômés, mais la problématique est de savoir où sont passées les femmes diplômées et quel est leur sort sur le marché du travail », souligne-t-elle.
Tenir compte des obstacles socio-culturels est important, car c’est en partie l’une des causes du retrait des femmes du monde du travail et la progression de leur carrière devient de plus en plus compliquée.
Les jeunes femmes subissent souvent des pressions de la part de leur famille. Elles ne cherchent plus à travailler mais à fonder une famille, parce que dans plusieurs cas, dans le milieu rural, la femme ne peut pas s’imposer et décider de son sort.
« Dans plusieurs secteurs comme l’agriculture, malgré sa forte présence, la femme est sous-payée. On ne peut parler de développement économique, que si on change la mentalité », c’est ce qu’a déclaré Besma Soudani, president of the League of Tunisian Women Voters (Let).