Le manque de pluie est bel et bien une réalité palpable en Tunisie et appuyé par des chiffres. Certains parlent de manque de pluie tandis que d’autres parlent de sécheresse. Zoom…
Les agriculteurs ne sont pas les seuls concernés par ce phénomène. Le manque de pluie constitue un problème d’ordre général pour l’opinion publique. D’ailleurs, le ministère des Affaires religieuses a appelé les imams à tenir la prière de la pluie «Salat Al Istisqa », au mois de janvier, suite à ce manque qui ne ce cesse d’empirer, dans un geste qui rappelle un certain désespoir.
Adel Messaoudi, vice-président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche ( UTAP ) tire la sonnette d’alarme et rappelle que la saison des pluies a connu un retard considérable et que les quantités pluviométriques demeurent en deçà des attentes, sur toutes les régions. D’ailleurs, dans cette perspective, l’UTAP a contacté le ministère de l’Agriculture et de la Pêche afin qu’il prenne ses précautions. « Nous avons dépassé la période des précipitation et bientôt c’est l’été, donc la situation deviendra plus difficile à gérer », s’inquiète-t-il.
Ainsi le vice-président de l’UTAP indique que l’intervention doit cibler deux axes majeurs, en matière de lutte contre le manque de pluie. Le premier axe est relatif à la production animale et consiste en la mobilisation de quantités d’aliments de bétail suffisantes pour pallier l’absence de pâturages. Concernant la production végétale, le problème concerne en premier lieu les oliviers. « Pour cette raison nous proposons une irrigation complémentaire comme en 2011 et 2012. » Cependant, il a regretté que « sur le plan pratique aucune décision n’ait été mise en pratique pour le moment. » Il ajoute : « Le ministère de l’Agriculture évalue le déficit pluviométrique à 30% mais nous pensons qu’il dépasse de loin ce taux. » Les pertes varient d’une zone à l’autre, selon notre interlocuteur. En ce qui concerne les céréales, il estime qu’il n’est plus possible de les sauver et de rappeler qu’il faut se mobiliser pour sauver les oliviers.
En Tunisie, il y a un problème de manque de pluie et non de sécheresse, nous confirme le chargé d’information au ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques Anis Ben Rayana : « Le déficit pluviométrique a dépassé les 30%. On commence à parler de sécheresse à partir du moment où le déficit pluviométrique atteint les 50% », fait-il savoir.
Pour lui, le printemps représente une nouvelle et dernière occasion de sauver la saison. Le ministère, d’après notre interlocuteur, est en train d’agir et de préparer toute une stratégie pour parer au déficit pluviométrique. « La situation n’est pas catastrophique surtout pour le secteur des céréales qui a été relativement épargné. D’ailleurs le déficit pluviométrique atteint 20% au nord et 40% dans le centre. »