Serait-ce une nouvelle stratégie de rassemblement du parti ou de sa réunification ? C’est du moins ce que veulent une bonne partie des militants, des membres du comité politique, du comité exécutif, des membres de la commission sociale et économique du parti, mais aussi les députés, à savoir trouver une solution, pour booster à nouveau le parti.
Pour Leila Chettaoui, députée de Nidaa Tounes à l’ARP, il s’agit d’une initiative qui vise l’unification du parti.
Elle déclare: “Aujourd’hui, on parle de plus en plus de l’unité. Il s’agit de notre mot d’ordre. On a vu ce qui s’est passé à Ben Guerdane qui a vu une véritable unité entre les habitants de Ben Guerdane et les institutions militaire et sécuritaire. Et cette unité a fait que nous avons gagné cette première bataille dans cette guerre contre le terrorisme”.
Que fait la classe politique face à cette menace qui guette la Tunisie ?
La solution consiste à transmettre un message à la population, affirme Leila Chettaoui, en poursuivant: “Aujourd’hui la famille politique doit aussi transmettre le même message, être un soldat unique pour la Tunisie. Cette classe politique a failli à toutes ses obligations qu’on se le dise. Après tous ceux qui ont retiré leur adhésion, ou qui l’ont gelée ou encore qui ont démissionné suite au congrès de Sousse. Qu’allons- nous faire? Avons- nous le droit de baisser les bras, comme tant d’autres qui disent que Nidaa Tounes est fini ? La réponse est claire, il faut continuer à se battre.”
Abordant la question du départ de l’ancien secrétaire général Mohsen Marzouk, elle a fait savoir que ce départ a conduit à une certaine déprime des militants, ce qui a entraîné leur départ du parti.
Elle déclare: “Aujourd’hui, Nidaa Tounes n’est plus le premier parti qui gouverne la Tunisie. Il ne faut pas se voiler la face, même si Ennahdha affirme le contraire, qu’ils vont respecter les équilibres. Je dirais que les promesses ne sont bonnes que pour ceux qui veulent bien les croire. En politique, il faut être raisonnable, logique. Les équilibres ont changé”.
“Il faut savoir en tant que parti que nous n’avons rien fait jusqu’à maintenant pour les Tunisiens, pour changer leur vie de tous les jours. On n’a pas travaillé pour améliorer leur pouvoir d’achat, faire face aux problèmes sécuritaires, ou encore résoudre des questions existentielles telles que le chômage”, souligne-t-elle.
Il y a urgence à trouver des réponses urgentes aux problèmes sociaux, aux problèmes des jeunes qui sont des laissés- pour-compte et qui sont des proies faciles pour le terrorisme. Telles sont les questions qui devraient être évoquées, précise-t-elle.
Elle conclut: “Cet appel que nous avons lancé est ouvert à tout le monde. Par contre, on va se mettre d’accord sur une feuille de route. Nous allons parler de projets et non de personnes. Cela dit, tout dépendra de cette feuille de route. Nous sommes prêts à mettre la main dans la main pour la Tunisie. Pour l’instant, nous avons eu un retour extrêmement positif. J’ajouterais que nous n’avons plus droit à l’échec. Notre contrainte est la suivante: il faut qu’on réussisse, il faut que ce soit fait dans le bon sens”.
Joint par téléphone, le président du bloc parlementaire El Horra, Abderaouf Chérif, a fait savoir que l’initiative lancée par Nidaa Tounes ne va pas résoudre le problème. Il déclare, à cet effet: “ Nous allons avoir une réunion l’après-midi. Je pense que rien ne sera décidé parce que les causes du problème sont toujours là. Le fond du problème ne sera pas réglé, du moment que nous avons les mêmes problèmes de nomination, de comportement de certains. Mais on verra après la réunion”.