Aujourd’hui, Bruxelles a été secouée, peu avant 8 heures du matin, par plusieurs explosions qui se sont produites simultanément dans le hall des départs à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et une autre explosion dans une station de métro. Le bilan provisoire s’élève au moins à 34 morts et 141 blessés, selon le Parquet fédéral belge.
En moins d’une semaine, le 14 mars, un attentat suicide a eu lieu au Nigéria, dans le village de Molai , faisant 22 morts. Cet attentat a été revendiqué par Boko Haram. Il en est de même au Pakistan, dans la même journée, une nouvelle attaque terroriste s’est produite à Peshawar causant la mort de 16 personnes. Cette opération a été revendiquée par une organisation terroriste qui porte le nom Lashkar-e-Islam, alliée aux Talibans.
La veille du 14 mars, le 13 mars, la Côte d’Ivoire a été la cible d’un attentat, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique, connue sous le nom d’Aqmi, et dont le bilan fait état de 20 morts.
Tous ces attentats, qui ont eu lieu en pas moins d’une semaine, sont-ils une copie des attentats de Paris du 13 novembre 2015? S’agit-il du même mode opératoire?
En Tunisie, le 7 mars 2016, deux semaines avant l’attaque de l’aéroport de Bruxelles, la région de Ben Guerdane, située à 60 kilomètres de la frontière avec la Libye, a été une la cible d’une attaque de Daech. Les efforts conjugués de l’armée tunisienne, de la Douane, de la police et des habitants de la région, ont réussi à maîtriser la situation et le bilan des terroristes tués s’élève désormais à 58. Depuis l’attaque qu’a connue la Belgique, l’état d’urgence a été prolongé en Tunisie de trois mois, à partir du 23 mars.
Comprendre le contexte des attentats terroristes qu’ont connus plusieurs pays du monde, mais aussi la manière dont est organisée ces groupes terroristes, tels que Al-Qaïda, Boko Haram, Daech, sont autant de réflexions que Mazen Cherif, expert en stratégie des forces armées, co-fondateur du Centre tunisien pour les études de sécurité globale, a abordé.
Il déclare: « Ce qui s’est passé, je m’y attendais parce que c’était prévisible. Ce qui s’est passé n’est pas nouveau parce que tout est lié d’un point de vue des géostratégique. Et ceci n’est que le début. L’étape suivante sera encore plus difficile et plus agressive qu’avant. Il y aura d’autres cibles que personne ne pourra appréhender, même les observateurs internationaux. »
Il poursuit: « Sur le plan économique, il n’y aura aucun impact négatif à l’échelle internationale. Mais le risque, c’est certainement l’impacter direct sur les pays de l’Afrique du Nord, en particulier les pays du Maghreb, pour la simple et bonne raison que les terroristes sont originaires du Maghreb. Et encore la mobilisation de ces mouvements risque d’être plus accentuée et de plus en plus agressive. On verra par la suite quelle sera la réponse internationale, mais aussi son sérieux dans la guerre menée contre le terrorisme. Est-il vrai que l’ennemi n’a aucune limite? Probablement, il sera maîtrisé, mais tout dépend de la manière dont la lutte contre le terrorisme sera gérée. En fait, que ce soit l’aéroport ou le métro, ce ne sont pas des lieux choisis au hasard, mais une attaque bien préparée. Aujourd’hui, c’est Bruxelles, demain cela pourrait être l’Allemagne, ou la Grande Bretagne. Tous les pays sont devenus une cible, personne n’est à l’abri. Ce que je pourrais rajouter, c’est que cela nous rappelle les événements des mouvements terroristes des années 2000, qu’ont connus Madrid et les Etats-Unis. »
Il conclut: « Ceci ne peut être qu’une nouvelle renaissance du terrorisme, plus large que celui prôné par Al-Qaïda. Il faut comprendre que ces organisations terroristes ont des degrés. Prenons l’exemple du salafisme, il est au niveau 1, ensuite Al Qaida serait sur notre échelle au niveau 5 et Daech est au plus haut niveau 9, parce qu’on lui a donné plus de technologies, plus de moyens, plus de renseignements contrairement à Al-Qaïda qui avait des moyens classiques. »