A moins d’un mois de la tenue du dixième congrès du mouvement Ennhadha, les préparatifs battent-ils leur plein au sein du mouvement? Quelle sera la prochaine étape, que va apporter ce congrès? Houcine Jaziri, député du mouvement Ennhadha dresse un bilan.
« Il fallait fixer une date. Cela dit, tout est prêt pour ce congrès. C’est un nouveau rendez-vous avec l’histoire pour présenter ce parti de l’après gouvernement, à savoir un parti politique au sens moderne. Il y a eu de grands changements. Avant, nous étions dans l’opposition et nous voilà maintenant au sein du gouvernement. Or les défis sont de taille, non seulement pour le parti, mais pour la Nation. Ce qui va sortir de ce congrès, ça sera la réécriture d’un nouveau texte qui sera présenté comme le renouveau du mouvement. »
Interrogé sur les causes du report de la date de la tenue du congrès (selon certaines déclarations la tenue du congrès devait se dérouler au mois d’avril), il a précisé: « Nous avons fixé cette nouvelle date parce il y avait des enjeux sécuritaires, comme la dernière opération de Ben Guerdane qui n’est pas encore finie d’ailleurs. Il y a un nouvel élan de lutte contre le terrorisme. Il est vrai qu’on a gagné une bataille, mais non la guerre. Or le terrorisme ne touche pas un seul pays, il est international. Et nous sentons que la démocratie nous aide à mieux lutter contre le terrorisme. »
Concernant les dirigeants actuels du mouvement et le fait de savoir s’ils comptaient laisser la place à la nouvelle génération, il a répondu: « On parle de conflits de générations. Vous savez un changement n’est jamais bon politiquement, or on est un parti qui n’est pas dans un changement total. Mais il faut changer les choses doucement, aller petit à petit, c’est dans ce sens que nous nous dirigeons. Cela dit, on a beaucoup changé et la Tunisie aussi a beaucoup changé. D’ailleurs, on commence à apprendre ce qu’est la démocratie, mais aussi ses difficultés, entre les idées et la réalité.
Aujourd’hui, on parle des défis de l’Etat, des défis socio-economiques. Les jeunes d’aujourd’hui nous jugent sur des résultats économiques et non sur des résultats politiques. Maintenant, les partis politiques ont du mal à se rénover, certains nous critiquent parce qu’ils trouvent que nous sommes trop conservateurs et qu’un seul dirigeant domine le mouvement. A mon avis, il y a un début de changement que je trouve encourageant. »
Il conclut: « Ce que cherchent les Tunisiens c’est la confiance et celui qui donne confiance. La preuve, lors des élections présidentielles, les Tunisiens ont voté pour Béji Caïd Essebsi parce que les gens ont confiance en lui, malgré son âge. Idem pour le chef du mouvement Rached Ghannouchi et Habib Essid, le chef du gouvernement. Du coup, l’enjeu essentiel est d’instaurer cette confiance, fort longtemps oubliée. »