A l’issue de l’interview aujourd’hui du Président de la République, Béji Caïd Essebsi, dans laquelle il a critiqué ouvertement l’opposition la qualifiant “ de pratiquer le terrorisme mental” et comme il fallait s’y attendre, les critiques sont allées bon train et les avis divergents.
Joint par téléphone, Ammar Amroussia, député du Front populaire, dénonce une campagne de dénigrement à l’égard du Front populaire, parce qu’il considère que les propos de BCE ne sont rien de moins que pour faire pression sur leur mouvement.
Il ajoute : “Ce qu’il faut comprendre de ses déclarations, c’est qu’il n’a jamais eu affaire à cette multitude de partis politiques que connaît le pays en ce moment. Cela montre que tout au long de sa vie, il n’a connu qu’un seul parti ».
Et de poursuivre: “ S’il croit que la démocratie se résume uniquement en la tenue des élections, il se trompe, car il s’agit de tout un processus à consolider. Or, quand on parle de démocratie, on parle d’institutions de l’Etat, de grèves, de manifestations, du droit de s’exprimer librement. C’est ce qui se passe dans tous les pays du monde qui ont connu une démocratie”.
Il rajoute : “Or ce que je remarque, c’est qu’il y a une défiance vis-à-vis de la classe politique, en particulier de l’opposition. Je trouve qu’il aurait dû être conforme au principe de la Constitution. Il aurait dû appeler à l’unité des Tunisiens et non à la division. Et ceci on l’a remarqué, il y a un an, notamment à travers une initiative par laquelle le président voulait faire passer le projet de loi relatif à la réconciliation nationale.
Il conclut : « Souvenez-vous de ce qui s’est passé. C’est grâce à la mobilisation de la société civile, et à l’opposition que ce projet de loi n’a pu aboutir. Oui, nous sommes pour une réconciliation totale, je ne le nie pas, mais non avec les imposteurs et les corrompus qui ont bénéficié de l’amnistie générale sous Ben Ali, et qui reviennent sur les devants de la scène pour en faire de même ».