Le Président de la République Béji Caïd Essebsi a été aujourd’hui l’invité de la Radio nationale, La Presse, Radio Med et Mosaïque FM, dans une interview commune.
Interpellé par les journalistes sur l’ALECA et l’endettement extérieur, le Président de la République s’est référé à une déclaration du gouverneur de la Banque centrale Chedly Ayari: « Que voulez-vous qu’on fasse? Si on ne fait pas ainsi, nous ne pourrons pas assurer le versement des salaires! »
Sur le rôle de l’opposition dans le paysage politique, BCE a estimé qu’il ne doit pas se limiter au fait de critiquer le gouvernement. « L’opposition doit critiquer, mais aussi reconnaître qu’il y a des choses positives quand il y en a », a-t-il précisé.
A la question de sa relation avec le leader Bourguiba, Béji Caïd Essebsi a indiqué qu’il n’est l’héritier de personne et que personne n’héritera de lui. « Bourguiba est un symbole, on lui reconnaît le bien qu’il a fait pour la Tunisie, et nous allons continuer dans la même perspective », indique-t-il.
S’agissant des dernières visites du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, au Qatar et en Algérie, BCE a affirmé que ces visites n’ont pas été effectuées suite à sa demande: « Je coopère avec le mouvement Ennahdha dans le cadre d’un programme gouvernemental, étant donné que nous n’avons pas obtenu la majorité absolue au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et que nous avons pris en considération les résultats des élections législatives ». « Le Qatar a aidé la Tunisie plus que d’autres pays », indique-t-il.
Concernant la situation en Libye, il a affirmé que la Tunisie est le premier pays à en subir les répercussions. Evoquant le sujet du Hezbollah, il a indiqué qu’il n’est pas contre tant qu’il lutte contre l’occupation israélienne. « Toutes les constantes de la diplomatie tunisienne sont de retour, à savoir la non-intervention dans les affaires internes d’autres pays et la souveraineté nationale », dl.
Evoquant le prestige de l’Etat, le Président de la République a déclaré qu’il n’existe pas de démocratie sans loi. Sous le gouvernement Habib Essid, plusieurs terroristes ont été arrêtés ou tués et tout le monde considère que la situation avance, mais il a trouvé les caisses de l’Etat vides.
Dans la même lignée, il a souligné l’importance de l’amélioration du climat des affaires et la réforme de l’administration laquelle, malgré le nombre pléthorique des fonctionnaires (entre 7000 et 10.000 ), donne des signes de blocage. Raison pour laquelle, entre autres, l’initiative de la réconciliation économique a été lancée. « Le projet de loi est actuellement entre les mains des députés à l’ARP et je n’y renoncerai pas », insiste-t-il.
Revenant sur sa relation avec le Front populaire, le Président de la République a affirmé qu’il n’est pas contre le Front populaire et qu’il considère Hamma Hammami comme étant le chef de l’opposition.
Dans le même contexte, il a rappelé qu’il leur a permis de manifester contre le projet de loi relatif à la réconciliation économique alors que l’état d’urgence était décrété à l’époque. Sur son avis sur le chef du gouvernement Habib Essid, BCE a affirmé qu’il travaille et que l’essentiel est le résultat de son travail.
Appelé à donner son avis sur la possibilité de recourir à la révision de la Constitution, BCE s’est contenté de répondre que le régime politique actuel ne peut pas contribuer à la résolution de la crise économique. « Ce n’est pas un régime parfait mais il peut être amélioré », indique-t-il.
Dans le même contexte, il a exprimé son mécontentement du fait que les instances constitutionnelles n’aient pas encore vu le jour, bien que les délais soient largement dépassés.
Il est revenu sur la lettre qu’il a envoyée au président de l’ARP exprimant son mécontentement du retard de la création des instances constitutionnelles. Et de nier qu’il a eu recours à un ton ferme dans la lettre en question.
Enfin, en ce qui concerne le retour au centre-ville de la statue du leader Habib Bourguiba, BCE a tenu a affirmé que ce retour sera concrétisé.