« En tant que partie prenante dans la stabilité et la sécurité des opérations financières et économiques, les banques tunisiennes accordent un intérêt particulier aux opérations de blanchiment d’argent, et ce, vu qu’elles font face à plusieurs risques affectant leur existence et leur avenir », nous a affirmé Ahmed El Karm, président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers ( APTBEF ).
Il s’agit des risques de réputation de la banque, risques opérationnels et risques de crédibilité du système financier en général.
Ainsi, en ce qui concerne les risques de réputation, M. El Karm a indiqué que la banque qui semble non intéressée par la lutte contre le blanchiment d’argent, risque de perdre ses clients, ses collaborateurs étrangers, ainsi que sa place.
Pour les risques opérationnels, il a souligné que la banque menant des opérations avec des clients déjà inscrits dans les listes noires, après des preuves déclarées auparavant, est soumise à une sanction judiciaire, comme c’est le cas de certaines banques européennes. Ce genre de plainte peut, selon ses dires, affecter la politique bancaire.
S’agissant de la crédibilité du système financier national, une fois qu’elle est affectée, l’investissement et l’épargne nationale ainsi que les coopérations internationales seront touchés, selon le responsable.
De ce fait, et eu égard à l’importance de ces risques, les banques doivent accorder un intérêt particulier aux risques pour les identifier et les limiter par la suite.
Pour ce faire, Ahmed El Karm a estimé que les banques doivent opter pour un mécanisme protégeant les banques des risques, basé sur six outils à savoir:
- Mettre en place une bonne gouvernance permettant aux banques de définir les risques et les limiter;
- Mettre en œuvre une politique de choix des clients basée sur des mesures de prévention permettant aux banques de ne pas accepter les clients à risques;
- Identifier les risques liés à chaque client pour les limiter;
- Elaborer une politique de suivi de toutes les opérations bancaires pouvant comporter des risques, et ce, via un système informatique très développé;
- Mettre en place une gestion d’information permettant d’élaborer des systèmes experts, dont par exemple le Big data;
- Informer immédiatement la brigade financière concernant toute opération en cas de doute, pour qu’elle procède au gel d’argent en cas de preuves.