« Uniquement 20% des plaintes signalant des cas de torture sont dignes de foi quant aux autres, elles sont sans fondement ». C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a répondu à une question qui porte sur la torture dans les centres de détention et les prisons tunisiennes, lors d’une séance consacrée au dossier de la torture ayant entraîné la mort aux centres de détention.
Le ministre a déclaré par ailleurs que les services du ministère effectuent des inspections inopinées afin de sanctionner les éventuels dépassements et les traduire en justice le cas échéant.
Afin d’argumenter ses propos, le ministre de l’Intérieur a cité le cas du commissaire et du capitaine de la police nationale à Carthage qui ont comparu devant le juge du Tribunal de première instance de Tunis puis mis en détention pour actes de tortures avérés.
De même, Hédi Majdoub a indiqué que d’après les services du ministère de l’Intérieur, 81 cas de torture et 1 cas de mauvais traitements ont été recensés en 2015.
Cependant, les associations qui travaillent sur ce dossier n’ont eu de cesse, après le 14 janvier 2011, de tirer la sonnette d’alarme sur la propagation du phénomène de la torture.
L’Organisation contre la Torture en Tunisie (OCTT) a reçu quelque 200 dossiers de dénonciation de cas de torture en 2015 et a pointé du doigt la lenteur des procédures administratives et judiciaires quant au traitement de ces dossiers. Quant au nombre total des dossiers qu’elle détient, il avoisine les 500 dossiers.
Dans un communiqué, publié récemment par l’organisation en question, il a été indiqué qu’elle a reçu 15 dossiers de torture et mauvais traitements. L’Organisation a recommandé l’ouverture d’une enquête sur les 15 cas mentionnés dans le rapport.