Le budget de l’Etat perd annuellement entre 5 et 7 milliards de dinars à cause de l’évasion fiscale, déclare Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l’UGTT.
Cette déclaration a été faite lors de son intervention à l’ouverture de la conférence nationale de la Fédération générale de la planification et des finances, hier 6 avril.
Selon ses estimations, la mise en place d’une réforme pour la fiscalité et d’un régime pour la lutte contre l’évasion fiscale permettra de mobiliser une recette additionnelle pour le budget de l’Etat de 5 milliards de dinars.
Samir Cheffi a en outre considéré que le taux de l’évasion fiscale en Tunisie est parmi les plus élevés au monde. Et de regretter que les salariés soient la catégorie qui contribue le plus à la recette fiscale à hauteur de 80%, alors que leur part à la richesse nationale créée ne dépasse pas les 26%.
Cette déclaration concorde avec l’esprit de l’UGTT en matière de lutte contre les inégalités sociales. D’ailleurs, le secrétaire général de l’UGTT avait plaidé pour la réforme fiscale et la lutte contre la contrebande au lieu de l’endettement.
Après le 14 janvier 2011, le phénomène a connu une ampleur considérable et les opérations de contrôle ont révélé une fraude fiscale à l’origine de pertes de l’ordre de 992 millions de dinars (MD) pour l’Etat, avait affirmé Ali Laarayedh, en 2013, alors qu’il était chef du gouvernement.
Actuellement, cette question de la fiscalité revient à l’ordre du jour puisque quelques articles dans la loi de finances 2016 ne sont pas considérés comme les bienvenus par les médecins de libre pratique et les avocats.
Quelques jours plus tard, les avocats, dans le sillage des médecins ont emprunté le même chemin pour protester contre les mesures relatives à la fiscalité qui figurent dans la loi de finances.