C’est l’affaire du siècle, les scandales, les enquêtes et les perquisitions dans l’affaire de Panama Papers n’en finissent pas.
On ne compte plus les hommes politiques, hommes d’affaires, avocats, barons de la drogue, à avoir utilisé les services du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, dans un unique objectif, celui de créer des sociétés-écrans. Selon les Panama Papers, plus de 500 banques ont aidé leurs clients à gérer des sociétés offshore dans le but, pour une bonne partie d’entre eux, de tromper le fisc.
A moins d’une semaine de la révélation des données, l’Instance nationale de lutte contre la corruption vient de publier un communiqué, annonçant l’ouverture d’une enquête suite aux révélations du site Inkyfada, qui a relayé les fuites concernant le dossier des Panama Papers.
Toujours selon le communiqué, l’instance appelle les journalistes du site Inkyfada ainsi que le Consortium international des journalistes d’investigation à collaborer. Dans ce contexte, l’instance étudie de près un projet de loi relatif à l’enrichissement illicite, mais aussi au conflit d’intérêts et à la déclaration de biens.
Ce qu’en pensent les députés de l’ARP?
Bochra Bel Hadj Hamida, députée du bloc el Horra, déclare que l’utilisation des nouvelles technologies assure une plus grande transparence, en poursuivant : « On ne va pas non plus dire qu’on a éliminé une fois pour toutes la corruption. Beaucoup reste à faire et il y a des méthodes qui nous permettent de mieux lutter contre la corruption, en commençant par la dénonciation. »
Elle poursuit: « Toute personne qui est victime de corruption dans le monde devrait être protégée par une législation. Cela dit, ce tapage autour de Mohsen Marzouk est quelque peu suspect. Qu’en est-il des autres noms, alors que le site a mentionné le nombre de 40 personnalités tunisiennes? »
Karim Hellali, député d’Afek Tounes, déclare : « On attend de voir les autres révélations. De toutes les manières, il s’agit de graves accusations dans un pays qui se cherche, on ne peut pas tolérer que des hommes publics soient accusés par-ci et par-là. D’ailleurs, on a créé une commission d’enquête à ce sujet au sein de l’ARP. »
Il continue: « Il ne faut pas instrumentaliser les règlements de comptes entre les adversaires politiques. Le peuple tunisien a le droit de connaître la vérité. S’il y a une affaire, c’est à la Justice de trancher. »