Décrétée par l’Union régionale du travail, la grève générale sur l’île de Kerkennah connaît un taux de réussite de 100%.
Ridha Bouzaine, membre de la commission administrative de l’UGTT Sfax, affirme que tous les habitants de l’île ont participé à la grève, qu’ils soient adhérents à l’UGTT ou nons à l’exception des services médicaux.
La grève trouve son origine dans « l’intervention musclée excessive des services de sécurité. Au lieu de traiter les revendications des grévistes et des sit-inneurs convenablement, le gouvernement a envoyé plus de 1000 policiers, d’après les estimations de la société civile », regrette-t-il.
L’intervention policière musclée dont notre interlocuteur parle a eu lieu le 3 avril dernier et a réussi à disperser les sit-inneurs chômeurs dans le lieu de production de Petrofac Tunisie. Les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène lors des manifestations. Cependant, il semble que cela ne soit pas fini puisque les sit-inneurs, en guise de protestation, ont barré la route qui mène à la région de Melita. La route en question est celle empruntée par les camions de l’entreprise Petrofac.
Notons que la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (section Sfax Nord) a pointé du doigt des cas de maltraitance et de torture à l’encontre les sit-inneurs. D’ailleurs, quatre sit-inneurs ont été arrêtés.
Notons que le secrétaire général régional de l’UGTT à Sfax, Mohamed Ali Arouss, avait déclaré que les grévistes revendiquent la libération des quatre personnes arrêtées et la négociation sur la situation des chômeurs.
Mais « le risque que l’entreprise ferme est bien réel. Avec les arrêts de production, la société pourrait remettre en question sa présence en Tunisie. » C’est ce qu’a déclaré Imed Derouiche, Directeur général de Petrofac Tunisie, lors d’une interview exclusive accordée à l’Economiste Maghrebin (N°682 du 6 au 20 avril 2016).