Le dernier rapport du WWF ( World Wide Fund ) est sans équivoque : près de la moitié des sites naturels et mixtes, inscrits au Patrimoine mondial, sont menacés par des activités industrielles néfastes.
La viabilité de ces sites ‒ qui se distinguent par leurs caractéristiques géologiques, écologiques et leur biodiversité exceptionnelle, parmi lesquels on compte les îles Galápagos, le Kilimandjaro et le Grand Canyon ‒ est désormais compromise par une exploitation industrielle agressive et à grande échelle.
En effet, l’organisation mondiale de protection de la nature a montré que sur 229 sites classés dans le Patrimoine mondial de l’humanité, 114 sites sont menacés dans leur intégrité. Pourtant ce ne sont pas seulement les écosystèmes qui sont touchés, près de 11 millions de personnes sont concernés par cette menace. Pour cause, les sites naturels du Patrimoine mondial de l’humanité, sont sources de denrées alimentaires et d’énergie, permettant aux populations locales d’y vivre et d’y travailler.
De plus, près des deux tiers de ces sites sont source d’approvisionnement en eau et plus de la moitié des sites contribuent à la stabilisation des sols et la prévention des crues. De même que ces sites participent aux économies nationales par le biais d’activités diverses allant du tourisme jusqu’à l’exportation de ressources, génératrices d’emplois.
Plus d’un million de personnes vivent au sein même des sites naturels du Patrimoine mondial, tandis que 10 millions d’individus vivent dans des zones tampons, dans les villes et villages alentour. La menace, qui guette les sites en question, pourrait éventuellement se répercuter sur leur logement, leur emploi et mettre en péril le bénéfice économique, social et environnemental qui découle des activités au sein de ces sites.
Le rapport pointe du doigt les sociétés multinationales et leurs filiales, dont les activités compromettent les objectifs de développement durable et équitable établis, pour la gestion de ces sites d’exception.
Des activités industrielles agressives, telles que : l’exploration et l’extraction pétrolière et gazière, l’exploitation minière, l’exploitation forestière illégale, la création de grandes infrastructures, la surpêche et la surexploitation des ressources en eau, sont certes génératrices de grands profits à court terme, mais ne bénéficient pas aux populations locales, qui au contraire devront subir les conséquences préjudiciables de ces activités.
L’alerte est lancée, reste à savoir maintenant ce que feront les décideurs pour rectifier le tir.