L’entrepreneuriat féminin a vu le jour aux Etats-Unis, un des pays les plus développés, dans les années 70.
Est ce n’est qu’à partir de cette année là qu’on a commencé à parler d’une loi sur l’égalité des opportunités de financement et d’une politique nationale en ce sens.
Qu’en est-il en Tunisie? Peut-on parler d’entrepreneuriat féminin tunisien, où est-il encore trop tôt pour parler d’une égalité des chances de financement? Quelles sont les difficultés que rencontrent les femmes tunisiennes à créer leur propre entreprise? C’est dans ce cadre de réflexion que le think tank North Africa Bureau of Economic Studies ( NABES ), présidé par Mustapha Kamel Nabli, a organisé le séminaire d’aujourd’hui.
Les causes pour lesquelles les femmes n’arrivent à créer leur entreprises sont essentiellement d’ordre socioculturel selon le rapport. Qui dit socioculturel, parle notamment des pressions familiales, du manque de coaching, manque de garantie et d’une aversion pour le risque.
Rim Ben Ayed Mouelhi, universitaire, senior fellow au Nabes Lab déclare : « C’est vrai que l’accès au financement est problématique aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Les femmes se voient refuser plus leurs demandes de prêts que les hommes. Il y a en effet des raisons, telles que les inégalités au niveau de l’héritage. A partir de là, accéder au financement, ou avoir des fonds propres, devient plus difficile pour la femme. »
D’ailleurs, selon une étude faite par Nabes le taux de refus des prêts est deux fois plus élevé pour les femmes que pour les hommes.
« Pour faire face au manque de fonds pour l’accès au financement, les femmes pourraient se tourner vers la finance participative qui pourrait répondre à ce besoin », a-t-elle ajouté.
C’est déjà le cas dans les pays développés comme le Canada, la France, le Royaume-Uni où on parle de Fonds de garanties des prêts à l’initiative des Femmes.
D’un autre côté, l’enquête a montré que les établissements de crédit aux PME ne répondent pas aux besoins de l’entrepreneuriat féminin et seulement que 29% du montant des crédits BTS sont accordés à des femmes et 9% pour les crédits de la BFPME. En Tunisie, c’est la SOTUGAR, dont le capital est détenu par l’Etat et les banques, qui offre des mécanismes de garanties des prêts pour les PME.
En somme, l’entrepreneuriat féminin est entravé dans sa croissance et son orientation sectorielle. Ce simple constat changera-t-il la donne?
Cela ne peut se faire qu’avec une nouvelle dynamique, en encourageant aussi la réalisation de tous ces challenges.