L’atelier sur le financement agricole tenu dans le cadre du colloque national sur l’investissement, l’assurance et la sécurité sociale dans le secteur agricole a permis de dresser les problèmes liés au financement agricole.
Le président de l’atelier, l’économiste Ridha Chkandali, a confié à leconomistemaghrebin.com que les différents problèmes révélés lors de cet atelier sont essentiellement liés au taux d’intérêt des prêts bancaires.
Notre interlocuteur a indiqué que les taux d’intérêt des prêts bancaires sont très élevés par rapport aux incitations accordées à d’autres secteurs, surtout que l’investisseur agricole supporte des coûts énormes.
Le débat a dévoilé une problématique liée à l’équipement et au matériel nécessaires, pour la plupart importés en devises, alors que le dinar tunisien est en chute libre, raison pour laquelle la rentabilité du secteur est faible. « Je peux vous affirmer que l’agriculteur ne peut pas réaliser une rentabilité qui dépasse le taux d’intérêt de son prêt, à la lumière de la conjoncture actuelle », indique-t-il.
Par ailleurs, notre interlocuteur a pointé du doigt le fait que les agriculteurs ne connaissent pas les autres méthodes de financement, ce qui signifie qu’il existe un réel problème d’information.
Il a souligné l’absence d’accompagnement des agriculteurs lors de l’exécution de leur projet, alors qu’il s’agit de programme de réalisations dans un secteur aléatoire, intimement lié au climat. Pour toutes ces raisons, Ridha Chkandali a recommandé la réhabilitation de l’agriculture, au moment où, de plus, on commence à parler de l’Aleca.
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Par ailleurs, l’économiste a recommandé le retour à l’expérience des coopératives. Présentant ses arguments, il a rappelé que cette expérience a connu une certaine réussite dans sa première phase, raison pour laquelle la Banque mondiale l’a financée au début; la Banque mondiale réalisant pour l’occasion sa première expérience de coopérative.
Cependant, l’échec de l’expérience, à l’époque, a été le résultat « d’une mauvaise gouvernance des coopératives, car elles ont été confiées à des militants qui n’avaient aucune compétences dans ce domaine, ce qui a mené à son échec », conclut-t-il.