La Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, célébrée aujourd’hui sur le thème : « Le stress au travail : un défi collectif », met le doigt sur un problème d’une ampleur grandissante dans le monde du travail et dont l’impact se fait sentir de plus en plus, tous domaines professionnels confondus.
La question suscite l’intérêt des chercheurs depuis seulement une vingtaine d’années, avec l’élargissement des champs de la pratique de la sécurité et de la santé au travail. En se penchant sur les questions de psychologie et de bien-être au travail, la question du stress au travail s’est imposée parallèlement aux transformations qu’a connues le monde du travail, depuis quelques décennies.
En effet, la mondialisation et les progrès technologiques ont fait apparaître de nouvelles formes d’emploi, de nouveaux modes d’organisation du travail, et de nouvelles exigences notamment de flexibilité et de polyvalence. Une mutation qui n’a fait que générer davantage de stress lié au travail, et des troubles qui lui sont associés.
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Il est établi que le stress au travail touche toutes les catégories professionnelles, seulement certaines sont plus touchées que d’autres. Les travaux de la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail ont montré que le niveau de stress augmente sensiblement avec la qualification. Les taux élevés de stress sont de 17 % pour les ouvriers et employés non qualifiés, de 25 % pour les employés administratifs, de 32 % pour les cadres et de 40 % pour les professions intellectuelles et scientifiques.
Le stress au travail n’est pas sans conséquence sur les économies des pays. A titre d’exemple, le stress coûterait à l’industrie américaine près de 200 milliards de dollars par an à cause de l’absentéisme, des pertes de productivité, des indemnités de l’assurance santé et des frais médicaux directs.
[aside align= »left » type= »quote » width= »550″]La Tunisie se distingue mondialement par le désengagement de ses travailleurs, avec un taux de 54 % (Etude GALLUP sur l’engagement des salariés réalisée en 2011/2012).[/aside]
Malgré un tel niveau de désengagement, aucune mesure officielle n’a été prise ni pour étudier les causes ou apporter des solutions, ni même pour déterminer l’impact de ce phénomène, fortement lié au stress, en termes de pertes financières.
Il est impératif de prendre conscience du fait que le stress lié au travail est une question qui s’impose sur le plan collectif et non pas un problème à traiter au cas par cas. Le travail est à l’heure actuelle une chance, à nos décideurs et acteurs de la société de faire en sorte qu’elle ne se transforme pas en souffrance.