Il y a besoin de savoir ce que la transition numérique peut apporter à nos entreprises, à notre tissu industriel, à notre économie et ce à quoi elle nous oblige en termes de réformes. Un nouveau monde économique se met en place. Un monde qui s’accélère, qui remet en cause les acquis et les situations établis. Un monde qui fait vaciller et craquer les structures de production traditionnelles.
De cela nous en avons de plus en plus conscience. Nous devons dès lors nous adapter à ces évolutions pour ne pas nous laisser irrémédiablement distancés.
C’est pourquoi, nous avons cru utile de nous interroger, tout au long de cette journée, sur les tendances lourdes de cette Nouvelle économie qui, encore une fois, ne concerne pas que les seuls bouleversements technologiques mais qu’elles affectent également l’ensemble du fonctionnement de la planète.
C’est la raison pour laquelle il nous a semblé nécessaire de focaliser, de centrer notre débat autour d’un certain nombre d’interrogations d’importance majeure :
- Quelle place pour la Tunisie et le Maghreb dans cette Nouvelle économie étant entendu qu’une Tunisie pleinement intégrée dans son espace maghrébin démultiplierait sa puissance d’attractivité ?
- Quelle politique d’appui en faveur notamment de cette transition numérique ? Serge DEGALLAIX me disait à ce propos que le danger n’est pas tant dans la fracture numérique que dans la fracture de motivation.
- Toujours au titre de nos interrogations, nous allons profiter de la participation à nos débats des intervenants étrangers qui nous sont si proches, si attentifs et si soucieux du développement de notre pays pour engager un dialogue entre les chefs d’entreprise des deux rives de la Méditerranée dont on espère,- et c’est notre 4° axe -, qu’il aboutisse à faire émerger de nouvelles pistes d’action et de nouvelles opportunités de partenariat.
Je me garderais volontiers de m’immiscer dans un débat dans lequel doivent se sentir beaucoup plus à l’aise les véritables acteurs de cette Nouvelle économie, digitale notamment, que nous avons conviés à cet effet.
Quand bien même cette transition bouleversera notre mode de produire, de consommer et de d’échanger, la Tunisie, si elle s’en donne les moyens, doit en tirer profit car dans ce contexte elle ne part pas d’une feuille blanche :
- Elle consacre 7% de son PIB au développement de son système éducatif, soit plus que la moyenne allouée dans les pays de l’OCDE.
- Le secteur des TIC contribue à hauteur de 7% dans le PIB et emploie pas moins de 80.000 personnes.
- Le réseau des télécommunications est parmi les plus modernes dans le bassin méditerranéen.
- Et près de 40.000 étudiants suivent un enseignement supérieur et technique dans les filières des TIC.
Le projet SMART TUNISIE en est la parfaite démonstration de cette volonté de hisser ce secteur au niveau qui doit être le sien. Projet d’autant plus réalisable que les multiples atouts sont confortés par :
– Notre position géographique – point de passage entre l’Europe et l’Afrique.
– Et par le capital de sympathie nourri par notre évolution politique.
Alors faisons le rêve
De voir se créer dans cette Nouvelle économie, par des jeunes férus de nouvelles technologies, un grand nombre de PME et de les voir partir à la conquête de débouchés extérieurs à travers le commerce électronique.
Voir enfin ces PME devenir les principaux acteurs moteurs de développement et de création d’emplois grâce à leur créativité et à leur réactivité.
Mais s’il est permis de rêver, on ne peut éluder les questions de savoir dans quelle mesure l’accès au financement – notamment à travers le capital risque – favorise-t-il actuellement l’innovation ?
Autres questions lancinantes : l’heure de l’e-administration a déjà sonné. Dans quelle mesure, en effet, les réglementations administratives favorisent-elles la création de nouvelles entreprises innovantes ?
Dernière question et non des moindres : une législation protégeant excessivement l’emploi risque de redéployer les entreprises ailleurs que dans la Nouvelle économie.
Des arguments sans doute classiques : s’agissant du financement de l’innovation, de la fiscalité, du cadre juridique, de la transparence, des liens université-recherche-entreprise, de la réforme du marché du travail…
Mais un seul signal : libérer les énergies en sachant où l’on veut aller, en ayant confiance et en n’ayant pas peur du lendemain.