L’ambiance n’était pas au beau fixe, en ce jour du 1er mai, Journée internationale du Travail. Le traditionnel rassemblement des syndicalistes, pour ce grand rendez-vous de tous les ans, le défilé traditionnel, mais à la fois symbolique, s’est transformé en une journée sous tension, entre l’UGTT et le gouvernement.
Après des semaines de manifestations et de contestations parfois violentes, le climat social et politique est de plus en plus tendu. Les revendications des demandeurs d’emploi et les vastes mobilisations se sont succédé dans l’ensemble des régions.
A l’occasion de la Fête du travail, et précisément à la Place Mohamed Ali, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abassi, a tenu un discours devant une foule nombreuse, au cours duquel il a rappelé le parcours et le passé de la centrale syndicale. Il a déclaré : «Personne n’a le droit de nous empêcher d’agir dans l’intérêt des travailleurs et de la nation. Cependant, nous ne voulons guère le pouvoir, mais nous refusons qu’on nous impose des réformes toutes prêtes sans qu’il y ait un dialogue et une concertation entre les parties prenantes».
Il a également fait savoir que l’attachement à cette fête cette année a pâti de la division, dénonçant certains agissements qui portent atteinte à l’image de l’UGTT. Il ajoute: « Face aux échecs cumulés des politiques, dans les différents secteurs, il y a ce qu’on peut appeler une campagne de dénigrement, qui a pour but de détourner l’attention de l’opinion publique des dossiers brûlants ».
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Dénonçant la politique des gouvernements qui ont précédé, le dirigeant syndical a souligné : « Peu importe les gouvernements qui ont gouverné, l’UGTT, quant à elle, restera pour toujours la même, malgré les campagnes de diffamation. Cela dit, durant les cinq dernières années, ce que nous avons remarqué c’est un gouvernement qui part, un autre qui arrive, mais l’UGTT continue à exister pour toujours ». Il renchérit : « Tous les gouvernements qui ont eu un bras de fer avec l’UGTT, sont sortis perdants ».
Houcine Abassi a de son côté démenti que l’UGTT était à l’origine des problèmes sociaux qui ont eu lieu récemment à Kerkennah, à propos de la société Petrofac, et ce qui a engendré la colère des habitants de la région.
Il a déclaré, en ce sens : « Ce sont des jeunes qui se sont rassemblés pour revendiquer leur droit à l’emploi. Et c’est bien leur droit le plus légitime, comme le dit la Constitution : le droit à la grève est un droit légitime ».
Et de poursuivre : « Quand on évoque une baisse de la productions de phosphate de l’ordre de 40%, l’UGTT ne peut être mise en cause. J’ajouterais que si les autorités concernées avaient opté dès le début pour le dialogue, on n’en serait pas là, on aurait pu trouver des solutions. Et puis il faut arrêter, chaque fois qu’il y a un problèmes ou des mouvements de contestations, de nous pointer du doigt, de nous rendre responsables de tout ce qui se passe, ce qui est entièrement faux ».
Il n’empêche, Houcine Abassi a réitéré son appel à coopérer avec le gouvernement, en se basant sur l’intérêt national afin de maintenir les équilibres socioéconomiques.
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Dans un communiqué, l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens estime que la célébration de la journée du travail pour cette année est malheureusement fêtée dans des conditions peu flatteuses, en ce sens que l’Organisation syndicale internationale a épinglé la Tunisie pour la violation de la Constitution et celle des chartes internationales.