Le forum national sur la pêche et l’aquaculture, organisé par l’Utap à Tunis les 6 et 7 mai, a permis de dévoiler un certain nombre de problèmes qui entravent le développement de ce secteur. D’ailleurs, l’Utap s’est mobilisée depuis longtemps pour défendre les intérêts de ses affiliés agriculteurs et marins-pêcheurs.
La première journée du forum s’est déroulée en l’absence du ministre de l’Agriculture et de Ressources hydrauliques. Chose qui n’a pas été bien perçue par Salah Hdidir, un membre de l’Utap qui, juste après le mot de bienvenue du vice-président de l’Utap Anis Kharbouj, a exprimé son mécontentement.
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Anis Kharbouj a regretté la non-application des mesures prises par le gouvernement au profit du secteur de la pêche à l’instar de la prime du carburant. Il a fait savoir que les décisions en question ont été prises lors de deux conseils ministériels, le premier a eu lieu au mois de septembre dernier et le deuxième au mois de mars de l’année en cours. A notre question sur les raisons de la non-application de ces mesures, il a répondu qu’il faut poser la question au ministère de l’Agriculture et à la présidence du gouvernement.
Salah Hdidir, pêcheur et membre de la commission centrale de l’Utap, a quant à lui affirmé la nécessité d’une restructuration du secteur de la pêche en Tunisie. Cette restructuration demeure une revendication majeure pour lui. Expliquant son point de vue sur cette question, l’intervenant a précisé que le pêcheur se trouve confronté à plusieurs organismes officiels dans son travail au port comme au ministère de l’Agriculture et à celui du Transport et à cela viennent s’ ajouter les services typiques du port. Ainsi il a proposé la création d’un guichet unique pour faciliter les procédures administratives aux pêcheurs. Notre interlocuteur a indiqué qu’en l’absence d’un guichet unique, le marin-pêcheur reste tiraillé entre les différentes administrations, ce qui coûte du temps et de l’argent.
Mohamed Salah Romdhane, professeur universitaire et président de la commission du Dialogue national sur l’agriculture et la pêche, chargé du dossier de la pêche et l’aquaculture, a quant à lui déclaré qu’une étude déjà réalisée a permis de faire un diagnostic de la situation de la pêche en Tunisie après un sondage fait sur tous les aspects inhérents au secteur de la pêche et toutes les méthodes en usage de la pêche. D’après l’intervenant, il ressort des résultats de cette étude qui a touché 735 pêcheurs l’existence de plusieurs problèmes à l’instar du non-respect des normes de la pêche selon la saison, des problèmes d’infrastructure dans un certain nombre de régions. De même l’intervenant a indiqué que les pêcheurs se sont prononcés pour la révision d’un certain nombre de lois qui régissent le secteur tout en jugeant qu’elles sont obsolètes.
Il a recommandé une meilleure structuration régionale pour le secteur, l’amélioration de la qualité du produit de la pêche, un meilleur encadrement pour l’aquaculture, la promotion du produit marin tunisien dans les marchés méditerranéens : »Nous voulons que les pêcheurs aient leurs chances surtout en ce qui concerne leur situation sociale puisqu’il s’agit d’un secteur crucial qui emploi 60 mille pêcheurs », affirme-t-il.
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Omar Samed, secrétaire général de la Fédération nationale de l’aquaculture, a indiqué pour sa part que l’exportation vers l’Algérie a connu une régression et ce à cause des mesures fiscales concernant l’exportation. Le nombre des entreprises qui exercent dans le domaine de l’aquaculture est passé à 33 dont 24 sont en production effective.
Le secteur de la pêche marine génère chaque année 250 MD soit 14% de la totalité des exportations agricoles et assure environ 53 mille emplois directs et 20 mille emplois indirects.
Le secteur produit 105 mille tonnes d’une valeur de 380 million de dinars soit 8% de la production agricole et 1% du PIB.