La deuxième édition de « Global Business Expo » se tient du 10 au 12 mai au siège de l’Union tunisienne de l’Industrie du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) à Tunis. Dédié à la création et au développement des entreprises et ciblant les jeunes, le fondateur de l’événement semble être armé de bonnes intentions au profit de l’entrepreneuriat.
Seifeddine Becha, directeur du Salon- directeur et cofondateur de MBJ Group, a déclaré à la presse que quarante exposants participent à ce salon et plusieurs conférences se tiendront notamment sur le tourisme alternatif, le climat des affaires et la promotion des régions de l’intérieur. Les trois jours du salon sont consacrés aux start-up, aux investisseurs, à l’encadrement des start-up et à la femme entrepreneure. Il a indiqué que pendant la précédente édition, le salon a connu la participation de 6780 visiteurs.
98% du tissu économique tunisien sont composés de PME
L’entrepreneuriat et la création d’entreprises demeurent l’une des priorités du ministère, annonce le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Zied Ladhari, lors de l’ouverture du forum.
Tout en optant pour un discours qui place entrepreneuriat et la prise d’initiatives au cœur de l’entrepreneuriat, il a rappelé que 98% du tissu économique tunisien sont composés de PME. Le ministre a estimé que le système de l’entrepreneuriat fait face à deux défis. Le premier est relatif au long circuit administratif que l’entrepreneur doit suivre, ce qui nécessite la mise en place d’un seul guichet unique pour la création des entreprises et des start-up.
Le ministre a fait savoir qu’une aide américaine est prévue pour la mise en place de ce dispositif. 6000 personnes ont déposé des demandes afin d’obtenir des crédits soit une augmentation pendant le premier trimestre de 2016 par rapport à 2015.
Qu’en disent les jeunes entrepreneurs ?
Mais il semble que les jeunes entrepreneurs ne soient pas du même avis que le ministre et encore moins sur l’importance de ce genre de salon. Trois jeunes diplômés que nous avons croisé lors de l’ouverture du salon donnent une tout autre version.
Jouini Faten, titulaire d’une licence et co-fondatrice d’une entreprise de 2 ans d’âge, indique qu’elle a déjà visité des salons de ce genre. « A chaque fois je me rends compte qu’il s’agit du même discours, des mêmes pratiques et des mêmes promesses de la part des exposants », indique-t-elle. « Si je suis là aujourd’hui, c’est pour trouver un financement qui me puisse me permettre d’agrandir mon entreprise mais je demeure sceptique », regrette-t-elle. Et de rappeler que les banques traditionnelles ne prennent pas en considération la situation d’une entreprise nouvelle qui ne dispose pas des garanties requises. « En plus, étant donné que j’exerce dans l’exportation de l’agroalimentaire, le refus des banque est devenue presque systématique », ajoute-t-elle.
Même les idées et les concepts innovateurs ont eu leur part de refus. Chaouki Talous, jeune entrepreneur qui a préparé un plan d’affaires et un concept relatif à l’agriculture « hors sol », concept relativement nouveau en Tunisie, a frappé à toutes les portes du financement mais en vain. Le projet nécessite un financement à hauteur de 2 millions de dinars. C’est un projet gagnant par la valeur ajoutée induite sauf que notre interlocuteur cherche encore désespérément ce financement.