Deux ans ça se fête. La Fédération tunisienne des restaurants touristiques a fêté son deuxième anniversaire, hier 9 mai, au restaurant « Le Baroque » à Tunis. Récemment arrivée dans le paysage syndical, la Fédération avance doucement mais surement pour réhabiliter la profession du restaurateur et défendre les intérêts de ses affilés.
En présence du président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Radhouane Ben Saleh, du président de l’Office national du tourisme tunisien Abdelatif Hammam et de la ministre du Tourisme, Selma Elloumi Rekik, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance décontractée.
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Le deuxième anniversaire était aussi l’occasion de faire le point sur la situation du secteur des restaurants touristiques. En marge de la cérémonie, Chedlya Mechri, la vice-présidente de la fédération et Néjib Touhami, président régional Nabeul et Hammamet, ont bien voulu répondre à nos questions.
Bilan de deux années
A cette question Néjib Touhami estime que les membres fondateurs ont fait des pas considérables depuis la création de la fédération, ce qui est positif. Toutefois, notre interlocuteur ne nie pas l’existence de points négatifs, qui seront évités pendant la troisième année. La fédération œuvre à rassembler tous les restaurants touristiques afin de défendre leurs intérêts affirme-t-il.
Malgré l’ambiance festive et les résultats enregistrés par la Fédération, notre interlocuteur n’est pas sans se rappeler de « la période où les restaurants touristiques ont été marginalisés, malgré leur rôle important, étant donné qu’ils sont la vitrine du tourisme ».
Parmi les acquis, la fédération a pu obtenir la réduction de la TVA de 12% à 6%, ce qui constitue un point très positif; car force est de constater que les 12% étaient un pourcentage lourd à supporter par les restaurateurs. « Je tiens à préciser que la TVA de 12% a même causé la faillite d’un certain nombre de restaurateurs, raison pour laquelle nous nous sommes mobilisées pour sa réduction », commente Chadlia Mechri, vice-présidente de la fédération nationale.
Et de rappeler que la fédération s’est mobilisée pour aider les restaurateurs qui ont vu leurs autorisations confisquées pour une raison ou pour une autre, et l’organisation de plusieurs événements de grande ampleur comme l’Iftar international de 2015.
Ainsi, le premier point positif a été de rassembler les restaurants touristiques dans un seul organisme syndical, le deuxième a été le lancement de plusieurs activités régionales et nationales à la fois. « Cependant, je reconnais que nous sommes arrivés dans un temps de crise, où le secteur de la restauration est le secteur qui a subi le plus de répercussions », indique Néjib Touhami. La Fédération œuvrera pour aider ses restaurants qui ont été touchés par la crise, affirme-t-il.
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Mais comment était la situation avant la création de la Fédération?
Bien avant la création de la fédération, tous les restaurants, toute catégorie confondue, faisaient partie de la Chambre des restaurateurs, qu’ils soient touristiques ou non, aucune distinction n’était faite avant la création de la fédération.
Mme Mechri a fait savoir que l’assemblée extraordinaire de la fédération se tiendra fin mai et une demande relative à la révision du statut sera déposé afin que la Fédération tunisienne des restaurants touristiques quitte l’UTICA et soit tout a fait indépendante, à l’instar de la FTAV et la FTH.
Concernant la situation actuelle du secteur, Néjib Touhami a fait savoir que le système « all inclusif » a lésé les restaurants touristiques. « Ce système qui a été imposé par des opérateurs étrangers a lésé les restaurants touristiques qui ne reçoivent plus de touristes, puisqu’ils ne sont plus obligés de sortir et de dépenser de l’argent », regrette Néjib Touhami.
Pour lui, l’idéal c’est que le touriste trouve un bon séjour dans un hôtel, parte à la découverte de la ville et de ses restaurants et noue des relations avec les gens. Mais malheureusement ce n’est pas le cas. S’ajoute à cela le type de tourisme qui a lésé les hôtels et les restaurants à la fois.
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Que faire face à cette difficulté?
Il n’est pas question de rester les bras croisés. La fédération envisage de s’orienter vers le client tunisien à cause de la chute du nombre des touristes. Cependant, cela nécessite que les restaurants touristiques soient adaptés aux besoins des touristes tunisiens et à leur pouvoir d’achat qui s’est détérioré pendant les cinq dernières années de 40%. Par ailleurs, l’amélioration de la qualité du service et la diversification des sources de financement seront au menu pour cette année.
Dans le cadre de la cérémonie, la ministre a salué le rôle des restaurants touristiques, notamment en ce qui concerne la mise en valeur du patrimoine culinaire.