Nous venons d’apprendre, selon nos sources proches, que les réserves en devises de la Tunisie affichent actuellement une chute vertigineuse à moins de 100 jours d’importation. Une chute qui n’a pas été enregistrée depuis mai 2013.
A ce sujet, l’économiste Moez Joudi nous a affirmé que les réserves en devises constituent un indicateur important dans l’analyse de la situation économique et financière de la Tunisie.
Elles servent à plusieurs objectifs. Il s’agit essentiellement de financer les importations qui sont incompressibles, de rembourser la dette extérieure, de fournir du change à l’opérateur économique et de faire intervenir la BCT sur le marché des changes, en cas de dépréciation du dinar.
En outre, M. Joudi a souligné que ces réserves sont généralement alimentées par quatre ressources propres et durables, à savoir les IDE, le tourisme, le transfert des Tunisiens à l’étranger et les exportations, ainsi que par une autre ressource qui n’est pas durable, celle de la dette extérieure.
Néanmoins, depuis 2013 et jusqu’à ce jour, les réserves en devises sont alimentées uniquement par la dette extérieure qui a beaucoup augmenté, passant de 40 à 53% du PIB actuellement.
De ce fait, les réserves de la Tunisie peuvent même atteindre une chute de -80 jours et non pas de -100 jours d’importations, et ce, si on élimine la dette extérieure et on revient à des cours de référence du dinar.
C’est pour cette raison que la BCT attend le versement de la première tranche du crédit du FMI pour communiquer sur les indicateurs relatifs aux réserves en devises, au moment où elle doit dire la vérité aux gens et cesser de les tromper.
Pour faire face à cette situation bien alarmante, Moez Joudi a recommandé de travailler sur des solutions viables. Il s’agit de relancer la croissance économique, à travers l’amélioration du climat des affaires, la relance du secteur touristique via la mise en place d’une stratégie claire basée sur la diversification des produits et l’ouverture sur de nouveaux marchés, le développement des exportations, notamment celles du phosphate, ainsi que de rassurer les Tunisiens à l’étranger et les encourager à investir en Tunisie.