Dans le cadre d’une cérémonie organisée par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche à l’occasion de la fête de l’Agriculture, aujourd’hui 12 mai, au Palais des congrès, le chef du gouvernement Habib Essid a annoncé un certain nombre de mesures, mais il semble que pour les dirigeant de l’UTAP la déception ait été au rendez-vous.
Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, suite à la tenue de la cérémonie, Adel Massoudi, premier vice-président de l’UTAP, a indiqué que les agriculteurs s’attendaient à de nouvelles mesures qui touchent les agriculteurs de près. « Toutes les décisions qui ont été annoncées font partie d’ anciennes mesures », proteste-t-il. « Nous considérons que c’est le discours de la déception », regrette-t-il.
Ainsi pour lui, toutes les mesures annoncées ne coïncident pas avec la résolution des problèmes des agriculteurs et la mise en place de réformes radicales dans le secteur, notamment cinq ans après la révolution. Ainsi, il a considéré que toutes les mesures prises vont dans le sens des intérêts de la chaîne postproduction, au détriment de ceux du consommateur et de l’agriculteur.
Le chef du gouvernement aurait dû prendre en considération les premiers résultats du Dialogue national sur l’agriculture bien avant d’annoncer de nouvelles mesures.
Dans le même contexte, il a rappelé que depuis une semaine plusieurs catastrophes naturelles ont eu lieu et ont lésé les agriculteurs, mais qu’aucune mesure ou démarche n’a été prise pour venir en aide aux agriculteurs lésés.
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D’ailleurs, depuis plus de 30 ans, les agriculteurs ont proposé la création d’une caisse d’indemnisation des catastrophes naturelles, « mais nous étions surpris de voir que le chef du gouvernement a annoncé qu’une enveloppe de quatre millions de dinars a été allouée à une étude portant sur la création de cette caisse », a fait savoir M. Massoudi, indiquant que les agriculteurs s’attendaient à l’annonce de la création effective avec tous les détails relatifs à cette caisse; et de préciser qu’il n’existe aucun besoin pour mener une étude dans ce sens-là, pour la simple raison que d’autres études existent depuis des années.
En ce qui concerne les décisions relatives au secteur du lait, elles s’inscrivent elles aussi dans le contexte de la déception généralisée (l’achat de 30 millions de litres de lait, etc). « Toutes les décisions convergent vers l’intérêt des centrales laitières qui assument une grande part de responsabilité concernant le problème actuel. Un Etat qui cède 80% du marché du lait à une seule société est un Etat qui ignore l’intérêt de ses citoyens », accuse-t-il.
Commentant l’achat des 30 millions de litres de lait, il a indiqué que cela ne va pas résoudre les problèmes, étant donné que ces quantités acquises par l’Etat ne vont pas quitter le circuit tunisien.